Après avoir cambriolé une vingtaine d'appartements aux quartiers Maârif et Anfa, un cambrioleur a été mis hors d'état de nuire. C'est un gros poisson que les éléments de la police judiciaire du District de Casablanca-Anfa ont mis, dernièrement, dans leur filet. En fait, toutes les brigades de ce District viennent de pousser un ouf de soulagement après la réalisation de ce coup contre, selon la version d'une source policière, «le plus intelligent des cambrioleurs des appartements», qui les a laissés en alerte, jour et nuit, depuis plusieurs mois. Au départ, des plaintes pour vol étaient déposées de temps en temps au bureau du chef du District de Casablanca-Anfa. Le nombre des plaintes s'est élevé à dix-neuf. Ce chiffre mettrait-il en cause le travail des limiers pour arrêter le cambrioleur ? Selon une source policière, tous les éléments du district étaient en éveil pour arriver à le mettre hors d'état de nuire. Mais, le cambrioleur était très intelligent. Pourquoi ? D'abord, il agissait uniquement le week-end avant de disparaître sans donner signe de vie pendant plusieurs semaines. Il ciblait les appartements situés surtout aux quartiers Maârif et Anfa. Ensuite, il ne laissait aucune trace après le cambriolage: il ne défonçait ni les portes, ni les laissait ouvertes. Il n'attirait ni l'attention des concierges, ni celle des veilleurs de nuit… «Il réalisait le travail d'un véritable professionnel qui ne passait à l'acte qu'après avoir réunit toutes les informations nécessaires sur sa cible… », précise une source policière. Par ailleurs, le cambrioleur en question ne mettait la main que sur des objets précieux notamment des bijoux en or, des téléphones cellulaires et des PC portables. Sur la base de toutes ces données, les enquêteurs ont recouru aux fichiers des repris de justice. Mais, en vain. La solution ? Les enquêteurs ont eu recours aux informations que leur ont révélées deux victimes . Il s'agit d'un patient qui était étendu sur son lit et d'un sexagénaire qui ne pouvait pas se tenir debout quand le cambrioleur était rentré à leurs appartements. Tous les deux ont révélé aux enquêteurs que le mis en cause avait tout d'abord sonné à la porte. Alors que personne ne lui a ouvert la porte, il est arrivé à l'ouvrir, par sa propre méthode. Surpris de leur existence, le cambrioleur les a ligotés. Et il a cherché dans les quatre coins de l'appartement les objets précieux. Il les a dérobés avant de disparaître après avoir fermé la porte de l'appartement. Les deux victimes ont affirmé aux enquêteurs que le cambrioleur était en costume-cravate et avait une petite valise. Ce sont les données qu'ils ont diffusées aux concierges, aux gardiens de voitures et aux veilleurs de nuit. Finalement, un concierge a alerté la police qu'une personne portant un costume-cravate était entré dans un immeuble au quartier Maârif. Pas moins de quelques minutes plus tard, les limiers étaient sur les lieux et ont surpris le cambrioleur qui frappait à la porte d'un appartement. Perturbé, il leur a répondu qu'il venait rendre visite à un ami. Lequel ? Pas de réponse. Ouvrant la petite valise, la police a découvert que celle-ci renfermait trois clés. Au fil des questions, il a fini par cracher le morceau. Issu de la ville de Sefrou, il se rendait à Casablanca pour cambrioler les appartements des quartiers huppés. Ce jeune de trente-six ans a finalement affirmé qu'il avait cambriolé vingt appartements et non dix-neuf. Après chaque forfait, il retournait à Sefrou, la ville où il résidait.