Dans la matinée du mardi 26 août, l'agresseur surnommé «Ninja» recherché depuis plusieurs mois, a été présenté devant le juge d'instruction de la Cour d'appel de Marrakech, poursuivi pour coups et blessures volontaires à l'aide d'arme blanche. Durant neuf mois, plusieurs plaintes ont été déposées dans les locaux de la police judiciaire à Marrakech, et qui avaient toutes pour même motif : blessures avec un gros couteau sur les visages des femmes et des jeunes filles uniquement. D'après plusieurs témoignages, l'agresseur ne volait pas ses victimes mais leur donnait un coup de couteau sur le visage. Et à chaque fois, les victimes fournissaient les mêmes descriptions quant au profil du «Ninja» de Marrakech. «L'agresseur des filles» à Marrakech s'appelle Saïd Aït Aalla. Agé de 27 ans et né à Ouarzazate, il avait déjà purgé une peine de 9 mois d'après les déclarations d'une source bien informée. Les premières opérations de coups et blessures avec une arme blanche étaient exécutées par l'agresseur aux quartiers suivants : Rouidate, deux agressions, Issil, 30 agressions et à l'avenue Allal El Fassi. Le 11 mars dernier, la police avait encerclé l'avenue Abdelkrim El Khattabi, suite à l'agression d'une jeune fille. D'après les témoignages et les descriptions des personnes présentes, il s'agissait bien du «Ninja» de Marrakech, qui après avoir agressé la jeune fille, s'était échappé, abandonnant sa moto de marque «Peugeot 103». Depuis, Saïd Aït Aalla a changé ses lieux d'opérations. Et c'est aux quartiers Massira II et Massira III qu'il était devenu plus actif. Ces quartiers étaient relativement calmes et la police y patrouillait rarement. L'attaque du 16 août au quartier Massira III dont les victimes grièvement bléssées, étaient deux jeunes filles, a eu lieu exactement à huit heures du matin. Cette nouvelle agression a poussé la police à se déplacer sur les lieux, indiqués par les deux victimes. En revanche au cours de la semaine finissant le 23 août, l'agresseur a perpétré cinq agressions. L'enquête a révélé que Saïd Aït Aalla résidait au quartier «Afaq ». C'est alors qu'une surveillance accentuée était engagée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, sans réussir à arriver l'agresseur. Vendredi 22 août, le Préfet de police de la région Marrakech- Tensift-Al Haouz, Zitouni El Hail a appelé toutes les brigades policières pour une réunion extraordinaire, afin de déterminer les mesures nécessaires pour arrêter cet homme qui a semé la panique dans toute la ville. En effet, cette réunion comprenait notamment, la brigade touristique, la police judiciaire, le corps urbain et les chefs de district. Un plan d'action est établi selon les enquêtes policières et les témoignages des filles agressées. En outre, la stratégie policière de l'arrestation de l'agresseur présumé, était basée sur trois éléments fondamentaux : premièrement par le blocage des entrées et des sorties de tout le quartier Massira III, deuxièmement, l'étude des itinéraires des petites ruelles au sein du même quartier et enfin la mobilisation de toutes les brigades policières de la ville. Samedi 23 août, Saïd Aït Aalla a été identifié dans son lieu de résidence au quartier «Afaq». Les forces de la police l'ont enfin arrêté après une poursuite d'environ 400 mètres. Après son arrestation, une enquête préliminaire était ouverte. Saïd Aït Aalla a tout de suite avoué tous ses agressions, en pleurant. Par la suite, la police judiciaire lui a énoncé toutes les plaintes portant l'objet de coups et blessures, ayant été ces derniers temps signalées à Marrakech. L'agresseur a finalement reconnu presque toutes les agressions. Certes, le procureur général du Roi avec le juge de la Cour d'appel de Marrakech, jugeront de l'hypothèse de la maladie mentale. Saïd Aït Aalla est désormais accusé de coups et blessures volontaires à l'aide d'arme blanche. Jusqu'aujourd'hui, ce sont 13 victimes qui ont reconnu que Saïd Aït Aalla les a agressées. Ce dernier risque de rester en prison encore 9 mois sous enquête, en attendant son procès.