A la suite d'une bonne cuite avec Saïd, un ami du quartier, Seddik a tenté de violer celui-ci après lui avoir glissé un comprimé psychotrope dans un verre de vin. Une tentative qu'il a payée de sa vie. Il était 19h passées, en ce jeudi 12 août, quand le téléphone de la salle de trafic à la préfecture de police de Casablanca a sonné. A l'autre bout du fil, une personne se présente comme étant le frère d'un jeune agressé. «Mon frère Seddik, a été agressé violemment par un voisin», a-t-il affirmé, en précisant que son état était très critique. Les policiers de la brigade qui assuraient la permanence se sont dépêchés sur les lieux, à savoir l'entrée de la rue Bab Marrakech, pas loin du local du 1er arrondissement de police, dans l'ancienne médina. Ils ont trouvé les badauds qui s'attroupaient et les taches de sang qui étaient encore par terre. Où sont la victime et l'agresseur ? Le frère de la victime était sur les lieux, il leur a appris que le premier avait été évacué par ambulance sur les urgences de l'hôpital Ibn Rochd et que le second avait disparu à bord d'un vélomoteur en compagnie d'un voisin. Il leur a précisé que l'agresseur, blessé à la jambe, se serait rendu chez lui. Le frère les a conduits vers la maison des parents de l'agresseur. Ou se trouve-t-il ? Ses parents n'avaient pas de réponse. «Nous ne l'avons pas vu depuis plusieurs heures», leur a répondu son père. Aux urgences, les policiers ont appris que la victime avait rendu l'âme avant son admission. En observant le cadavre, ils ont remarqué une grande blessure au niveau de la poitrine et d'autres blessures légères au niveau de la tête. Où devait se trouver l'agresseur ? Il pourrait être aux urgences de l'hôpital Ibn Rochd, pense l'un des limiers. Seulement, ils ne l'ont pas trouvé. Aussitôt, ils se sont dépêchés vers les urgences de l'hôpital Moulay Youssef. Ils demandent au médecin-chef si un certain Saïd s'est rendu aux urgences pour soigner sa jambe. Il leur a répondu par l'affirmative tout en leur expliquant qu'il a ordonné qu'il soit transporté aux urgences de l'hôpital Ibn Rochd, car son cas était très grave. En y retournant, ils ont découvert Saïd alité dans la salle de réanimation. “Son état est très critique et il ne peut pas parler», a dit le médecin-chef aux enquêteurs. Trois jours plus tard, c'est-à-dire dimanche 15 août, le médecin-chef a téléphoné aux enquêteurs les avisant que l'état de santé du patient s'était amélioré. Ils se sont donc rendus à l'hôpital et l'ont conduit au commissariat pour interrogatoire. “Pourquoi l'as-tu tué ?“, lui a demandé le chef de la brigade. Saïd, vingt-six ans, leur a répondu qu'il n'avait pas l'intention de le liquider. Il leur a déclaré que le premier accrochage qui l'a opposé à Seddik remonte au lundi 9 août, quand ils s'enivraient ensemble dans la rue. Vers minuit, Seddik l'a invité chez lui pour continuer à boire. Entre-temps, il lui a glissé un comprimé psychotrope dans un verre de vin. Quelques minutes plus tard, Saïd a commencé à perdre son équilibre et Seddik a tenté de le violer en essayant de lui déboutonner son pantalon. En résistant, Saïd est arrivé à s'enfuir et rentrer chez lui. Mercredi 11 août, Saïd a rejoint Seddik dans la rue pour lui reprocher son comportement. En un clin d'œil, les reproches ont cédé la place aux échanges d'invectives qui ont pris fin avec l'intervention de quelques jeunes du quartier. Le lendemain, jeudi 12 août, Saïd, qui était en compagnie de sa sœur, a surpris Seddik d'un coup de couteau mortel au niveau de la poitrine. Saïd et sa sœur ont été traduits, le 19 août, devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca et ils comparaîtront au début du mois de septembre prochain devant le juge d'instruction.