Pour des comprimés psychotropes, Mohamed n'a pas hésité à tuer son ami Abdellah le touchant en plein cœur. Nous sommes à Bensergaou, dans la province d'Agadir. Mohamed et Abdellah se sont connus lorsqu'ils étaient adolescents. Chacun d'eux est né dans un quartier différent, a fréquenté des amis différents et a poursuivi ses études dans une école différente. Seulement, ils ont quitté les bancs de l'école au même niveau scolaire, à savoir la huitième année de l'enseignement fondamental. Depuis, la rue les a chaleureusement accueillis. Ils y ont appris tous les vices. De la cigarette aux comprimés psychotropes en passant par les boissons alcooliques et le haschich. Au fil du temps, le destin les a réunis. Il y a deux ans, un ami de Mohamed a sollicité celui-ci de l'accompagner chez l'un de ses amis, qui n'est autre qu'Abdellah, avec lequel il se droguait de temps en temps. Mohamed, qui était chômeur, l'a accompagné jusqu'au quartier Bensergaou. Là, ils ont rencontré Abdellah qui se débrouillait pour gagner sa vie. Tous les trois ont pris place dans un coin du quartier. Ils ont ouvert le premier «trois-quarts» de vin rouge. Ils l'ont vidé pour ouvrir un autre en fumant des joints. Mohamed était ravi de cette invitation au point qu'il a promis à Abdellah de le rencontrer le lendemain. Les rencontres se sont poursuivies surtout entre Mohamed et Abdellah. Certes, Mohamed payait rarement. C'était Abdellah qui se chargeait de payer puisqu'il est le seul à se débrouiller pour gagner quelques dirhams. Jusqu'à quand? Abdellah ne supportait plus d'entretenir Mohamed. Il lui demandait, de temps à autre, de cotiser au moins avec quelques dirhams. À chaque fois, Mohamed se contentait de lui répondre : «Je n'ai aucun centime». Abdellah ne réagissait pas. Il gardait le silence quand il entendait cette réponse. C'était un jour de la dernière semaine du mois de janvier. Comme à l'accoutumée, les deux amis se sont rencontrés. Dans un coin du quartier Bensergaou, ils ont commencé à s'enivrer. Au fil des tournées, les deux amis discutaient. Tout à coup, Abdellah a fait sortir de sa poche une «ceinture» de comprimés psychotropes (dix comprimés) et a commencé à les avaler l'un après l'autre. Mohamed lui a demandé de lui donner quelques comprimés. Abdellah s'est abstenu arguant qu'il ne payait jamais le moindre sou. Une humiliation que Mohamed n'a pas acceptée. Un échange d'invectives a cédé la place aux mains. Et tout d'un coup, Mohamed a saisi un couteau et l'a planté au niveau du cœur d'Abdellah. Celui-ci est passé de vie à trépas. Et Mohamed a été conduit en prison.