Pour un téléphone cellulaire, l'un des deux délinquants qui l'avait subtilisé à une jeune fille a tué l'autre. Un acte criminel qui lui a coûté vingt ans de réclusion criminelle. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Au box des accusés, se tient Hamid, âgé de vingt-neuf ans. Ce n'est pas la première fois qu'il se trouve devant la justice. Mais la cinquième. A son vingtième printemps, il avait été arrêté pour la première fois pour avoir agressé une jeune fille. Un acte délictuel qui lui a coûté trois mois de prison ferme. Quand il a été libéré, il a rapidement rejoint ses amis qui lui avaient appris tout ce qui a rapport avec la délinquance, surtout la consommation des comprimés psychotropes. D'abord, depuis qu'il a abandonné l'école, en quatrième année fondamentale, il a commencé à les fréquenter. Il n'était qu'à son douzième printemps. En fait, son père, ouvrier dans les chantiers de construction et sa mère, femme de ménage chez une famille, ne rentraient chez eux que tardivement. Épuisés après une journée de travail, ils n'avaient pas eu le temps pour s'intéresser au parcours scolaire de leurs six enfants. Quittant la prison, Hamid semblait devenir plus violent. Surtout quand il avalait des comprimés psychotropes. Il ne pensait qu'à agresser les jeunes filles, les femmes et les soûlards. Avec ses complices, il menaçait ses victimes avec des couteaux. De multiples agressions qui lui avaient valu quatre autres arrestations et condamnations allant de dix-huit mois à deux ans de prison ferme. Cette fois, sa condamnation sera plus lourde. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. «J'avais avalé dix Boula Hamra(comprimés psychotropes) avant de rencontrer Abdellah…Il était également sous l'effet de comprimés psychotropes… Je ne savais pas combien de comprimés il avait avalé… », a déclaré Hamid devant la Cour. Faute d'argent, tous deux ont agressé une jeune fille qui se dirigeait chez elle à Hay Mohammedi. Ils lui ont subtilisé le sac à main et ont pris la fuite. Outre 320 DH, ils ont trouvé un téléphone cellulaire. «On va le vendre et partager l'argent…», a proposé Hamid. Abdellah lui a répondu : «Non, je vais le garder pour moi…». Entre le refus de Hamid et l'insistance d'Abdellah, un malentendu est survenu entre eux et a fini par un coup de couteau asséné par le premier au niveau du cœur du second. Hamid a été condamné à vingt ans de réclusion criminelle.