Après que le candidat démocrate, Barack Obama, ait désigné son colistier Joseph Biden à la Maison-Blanche, les deux hommes font leur première apparition officielle. Pour leur première apparition de campagne officielle côte à côte, Barack Obama a présenté samedi son colistier Joseph Biden comme «un homme avec un passé remarquable», «un expert en politique étrangère» et «un dirigeant prêt à intervenir et à être président». De son côté, le futur vice-président en cas de victoire démocrate le 4 novembre s'en est pris à John McCain, estimant que les Etats-Unis ne pouvaient pas se permettre quatre nouvelles années de pouvoir républicain. Joseph Biden est «ce que beaucoup d'autres prétendent être un homme d'Etat au jugement sûr qui n'a pas besoin de se cacher derrière des paroles en l'air pour protéger la force de l'Amérique», a déclaré le candidat démocrate à la présidentielle lors d'un discours à Springfield (Illinois), là même où il avait lancé officiellement sa campagne par un jour de un froid glacial en février 2007. «Pendant des dizaines d'années, il a apporté le changement à Washington, mais Washington ne l'a pas changé», a affirmé Barack Obama, répondant aux critiques dépeignant Biden comme un vieux routier du sérail washingtonien, à mille lieues des discours du sénateur de l'Illinois sur le changement, le sang neuf et la « politique autrement ». Biden, élu du Delaware, a derrière lui 35 ans de Sénat: il a plusieurs fois été président de la prestigieuse Commission des Affaires étrangères, mais aussi de la Commission judiciaire, qui gère la législation criminelle, les questions constitutionnelles et les auditions des candidats sélectionnés à la Cour suprême. Barack Obama, 47 ans, a ensuite laissé la parole à son colistier âgé de 65 ans, introduit sur scène sur la chanson « The Rising » de Bruce Springsteen, et qui s'est exprimé pendant 15 minutes environ, autant que son prédécesseur. Saluant celui qu'il a à un moment appelé «Barack America», Joe Biden s'en est pris à John McCain, qu'il a associé aux huit années de George W. Bush à la Maison Blanche, tout en le présentant comme un ami personnel. «On ne peut pas changer l'Amérique et améliorer les choses pour nos citoyens les plus âgés quand on a approuvé le schéma de Bush de privatisation de la Sécurité sociale», a-t-il lancé à la foule. «On ne peut pas changer l'Amérique et mettre un terme à cette guerre en Irak quand on déclare -et là encore ce sont les mots de John- «personne n'a soutenu le président Bush en Irak plus que moi», fin de citation», a ajouté celui qui a été candidat à l'investiture démocrate en 1988 et 2008. «Mesdames et messieurs, on ne peut pas changer l'Amérique quand on sait que vos quatre premières années en tant que président ressembleront exactement aux huit dernières années de la présidence de George W. Bush». Revenant sur la récente gaffe de John McCain, qui a déclaré ne pas savoir combien de maisons lui et sa femme multimillionnaire possèdent, il a également affirmé que le candidat républicain devrait «décider à laquelle de ses sept tables de cuisine s'asseoir» lorsqu'il réfléchira à la situation économique. Christopher Wills (AP)