Longue revendication de la classe politique nationale, la mise en œuvre de la méthodologie démocratique est devenue une réalité sous le règne de SM le Roi Mohammed VI. Le Premier ministre est, désormais, issu du parti qui obtient le plus grand nombre de voix. Abbas El Fassi, qui a été nommé par SM le Roi Premier ministre en octobre 2007, à l'issue du scrutin législatif, offre ici une preuve éloquente. Une première dans l'histoire politique du Royaume, et, - peut-on dire sans risque d'exagération -, dans le monde arabe, et africain. Cette première a un nom : la "méthodologie démocratique". La mise en oeuvre de cette dernière, qui signe l'avènement d'une nouvelle ère politique, basée sur le respect total de la volonté populaire, vient donner satisfaction à une vieille revendication de la classe politique. SM le Roi Mohammed VI aurait pu s'en tenir à un principe constitutionnel, qui lui permet de nommer le Premier ministre en dehors des partis politiques. Mais le Souverain a préféré l'option démocratique, avec ce que cela implique en termes de mérite et de compétitivité entre les partis politiques appelés, désormais, à rivaliser en initiatives, programmes, plates-formes d'idées, pour répondre aux attentes citoyennes. Autre gage de la nouvelle ère démocratique qui s'annonce, le principe de transparence et la neutralité positive de l'administration dans le processus électoral. L'échéance de 2007 s'inscrit, justement, en rupture sur le mode de fonctionnement du mode électoral. Jamais un scrutin n'a été autant crédible. Quoi qu'en disent certains, pour une raison ou une autre, sur le dernier scrutin, l'administration, et de l'avis des observateurs, nationaux ou étrangers, a observé une remarquable neutralité. La position de l'administration a du moins le mérite d'avoir dégagé des indicateurs souvent « maquillés » par le passé, administrant, à qui voulait bien voir, ou écouter, une réalité qui n'a certes pas fait plaisir à certains, mais qui a résonné comme un cri d'alarme salvateur aux oreilles des dirigeants de la classe politique. Parmi ces indicateurs révélateurs, une désaffection alarmante chez les citoyens à l'égard de partis politiques qui n'avaient plus d'yeux que sur le nombre des portefeuilles à gagner, passer à côté de la vraie question sur la valeur ajoutée qu'ils sont censés apporter à l'édifice du Maroc du progrès, de la modernité et de la démocratie, appelé des vœux et des hautes luttes de la classe citoyenne. La position de neutralité, disions-nous, observée par l'administration nationale, a suscité un éveil de conscience chez les dirigeants politiques. Elle a également forcé, sinon l'admiration, du moins le respect de la communauté internationale qui a été unanime à saluer la transparence du dernier scrutin législatif. Pour la première fois dans l'histoire du processus électoral, le Maroc a fait appel à des observateurs, d'ici et d'ailleurs, qui ont pu s'acquitter de leur mission, en dehors de toute intervention de la part des autorités. Ces développements interviennent dans un contexte marqué par le lancement de plusieurs initiatives visant la mise à niveau du champ politique. La loi sur les partis, - et au-delà de son importance dans la réorganisation interne des partis -, a donné naissance à une nouvelle reconfiguration du champ politique national. Cette loi, qui pose des conditions rigoureuses à la création des partis, a remis au goût du jour l'idée des blocs politiques, envers et contre un « pluralisme de façade » qui a généré autant de sigles sans enracinement populaire aucun. Résultat ? Il est excitant. La tendance, actuellement, est au rassemblement des partis. Respect du principe de la méthodologie démocratique, transparence et neutralité de l'administration lors du processus électoral, mise à niveau des partis, reconfiguration du champ politique … Ce sont là les grands axes d'une réforme politique profonde et prometteuse.