L'armée israélienne a levé, vendredi matin, le blocus imposé à Beit Lahm, tout en maintenant d'importantes restrictions à la circulation des Palestiniens dont le Président Arafat. «L'armée a levé le blocus de la ville de Beit Lahm durant la nuit (de jeudi à vendredi) à l'occasion des fêtes de Noël», a indiqué Israël dans un communiqué qui précisait que la levée du blocus permettrait aux habitants de sortir et d'entrer dans la zone autonome, sous condition «des contrôles sécuritaires aux barrages israéliens». Des contrôles qui virent souvent à l'humiliation. Selon des sources sécuritaires palestiniennes, l'armée autorisait en effet vendredi, après contrôle, le passage des autobus et des taxis à la sortie Est de Beit Lahm, mais interdisait le passage des voitures privées. Le ministre de la Défense et nouveau leader du Parti Travailliste, Binyamin Ben Eliezer, avait déjà annoncé jeudi soir dans un communiqué la levée de ce blocus «destinée à faciliter les festivités (de Noël) et à permettre aux Chrétiens de se rendre plus facilement sur leurs lieux saints». On se rachète comme on peut. Une initiative qui intervient après la levée, mardi dernier, du blocus sur l'autre ville palestinienne autonome de Jéricho, en Cisjordanie. En dépit de ces annonces, Israël continue cependant d'empêcher Yasser Arafat d'assister à la nouvelle messe de Noël qui, selon le rite chrétien orthodoxe, se déroulera le 6 janvier à Beit Lahm. Cette baisse de tension ne concerne pas non plus les six autres zones urbaines palestiniennes autonomes de Cisjordanie, Hébron, Tulkarem, Ramallah, Kalkiliya, Naplouse et Jénine, contrôlées par l'Etat hébreu depuis le début du mois de décembre à la suite d'une série d'attentats suicide visant Israël. vendredi matin, le corps d'un Palestinien a par ailleurs été découvert par des soldats israéliens près de la route menant du territoire israélien à la colonie de Netzarim, au sud de la ville de Ghaza. L'homme «armé d'une roquette antichar de type Law, d'un fusil automatique kalachnikov et d'une ceinture d'explosifs», selon un porte-parole de l'armée, aurait été tué suite à une explosion par les soldats, croyant avoir affaire à un nouvel acte kamikaze. Dans la même matinée, des sources policières ont également déclaré avoir retrouvé le cadavre d'un colon juif disparu depuis plusieurs jours, à Tzion Okhana, dans la colonie d'Adam. Assassinat qui semble être dû à un règlement de comptes. Après quinze mois de violences entre Palestiniens et Israéliens, malgré quelques signes d'amélioration, l'absence de solution politique éloigne de plus en plus le Proche-Orient des accords d'Oslo, conclus en 1993. Un processus de paix qu'Ariel Sharon n'a pas hésité à qualifier de «mort», en octobre dernier. Pressentant une impasse, le Premier ministre travailliste de l'époque Ehud Barak et le président palestinien avaient signé un nouvel accord à Charm El Cheikh (Egypte) en septembre 1999. Celui-ci stipulait qu'un arrangement final serait conclu le 13 septembre 2000. Celui d'Oslo avait misé sur mai 1999. Nous sommes à la veille de 2002. La paix et les Palestiniens peuvent attendre.