La décision d'Ariel Sharon de laisser Yasser Arafat « confiné » à Ramallah, continue de défier les critiques internationales et bloque les contacts au Proche-Orient. Alors que des contacts sécuritaires entre hauts responsables israéliens et palestiniens ont repris mercredi à Gazza concernant les mesures à prendre à la suite de la baisse de la violence, le Premier ministre israélien continue dans sa stratégie entêtée d'isoler le chef de l'Autorité palestinienne. «Notre position est inchangée, Yasser Arafat demeurera confiné dans ses quartiers à Ramallah tant qu'il n'arrêtera pas les assassins du ministre israélien du tourisme Rehavam Zeevi», tué en octobre, a déclaré Raanan Gissin, porte-parole d'Ariel Sharon. « Il est vrai que des pays ont demandé à Israël d'autoriser Arafat à se rendre à Beit Lahm (pour la messe de noël), mais on ne peut vraiment pas parler de pressions à ce sujet », a-t-il poursuivi, tout en niant que l'Etat hébreu ait ainsi porté atteinte à la « liberté de culte ». Un avis qui en vaut un autre… Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Noam Katz, a, quant à lui, reconnu que l'interdit avait soulevé des critiques dans le monde mais a estimé qu'elles «provenaient surtout des médias » et que « la page était tournée ». En somme, l'avis de la presse… En visite en Ukraine, le chef de la diplomatie israélienne, Shimon Peres, se démarque des « faucons » (y aurait-il encore des « colombes » ?)en affirmant que « les Israéliens et Palestiniens n'ont d'autre choix que de négocier » et que la création d'un Etat palestinien indépendant est « nécessaire pour garantir la paix au Proche-Orient »… Négocier, d'accord, mais avec qui ? Et, surtout, selon quels critères ? Alors que sur le plan politique l'impasse semble encore se profiler, la baisse des violences a cependant conduit Israël à alléger sa pression sur les Palestiniens. Mardi soir, l'armée a ainsi levé le blocus de la ville palestinienne autonome de Jéricho en Cisjordanie, imposé depuis le début du mois. Lors de la rencontre de ce mercredi, la délégation palestinienne entendait également demander la levée des restrictions imposées sur les déplacements entre les villes de la bande de Ghazza, à la suite des mesures prises par l'Autorité palestinienne contre les mouvements du Hamas et du Jihad islamique. Une baisse de tension qui intervient au moment où l'armée israélienne a arrêté dans la nuit de mardi à mercredi 17 Palestiniens, dont cinq membres d'un service de sécurité de l'Autorité palestinienne, dans le village d'Azoun, dans le nord de la Cisjordanie. Tous sont soupçonnés d'implication dans les dernières attaques anti-israéliennes. Par ailleurs, Benyamin Ben Eliezer, le ministre israélien de la Défense, a estimé que l'attaque de mardi près de la frontière jordanienne, qui a fait trois morts, était un « incident isolé ». Un soldat israélien et deux combattants arabes armés, de nationalité inconnue, avaient alors été tués lors d'un accrochage dans la vallée du Jourdain.