Le ministère de la Justice vient de réaliser une étude sur les cellules d'accueil et d'accompagnement des femmes victimes de violence et recommande le développement de ces cellules au sein des parquets. Une étude réalisée par le ministère de la Justice sur les cellules d'accueil et d'accompagnement des femmes victimes de la violence, mises en place au niveau des parquets, recommande une batterie de mesures visant à développer cette expérience. Ces mesures concernent en particulier les prestations fournies aux femmes violentées, les mécanismes de coordination institutionnelle à ce niveau et les moyens d'intervention en la matière. Les résultats de cette étude, élaborée en collaboration avec le Centre danois d'Information sur les femmes et le genre, dans le cadre de la coopération entre le Maroc et le Danemark, ont été présentés lors d'un séminaire récemment à Rabat, et préconisent, en particulier, la nécessité d'équiper ces cellules et de les doter de ressources humaines qualifiées, notamment les assistantes sociales. L'étude souligne, en outre, l'importance de la coordination entre les services au niveau national, mettant l'accent sur la nécessité de faciliter l'accès des femmes victimes de la violence à ce genre de prestations. S'agissant des mécanismes d'intervention au sein des cellules d'accueil dans les tribunaux marocains, le rapport recommande d'oeuvrer pour l'amélioration des mesures d'intervention à travers le renforcement des procédures et autres outils d'intervention judiciaire dans les cas de violence l'égard de femmes. La désignation de magistrats spécialisés en la matière et leur intégration aux cellules d'accueil, et le renforcement des compétences des intervenants dans ce domaine à travers une formation académique et continue figurent parmi les mesures préconisées. L'étude a, par ailleurs, plaidé pour un appui à ces cellules de la part d'autres intervenants tels les services de santé, de police, et de gendarmerie, en plus de centres d'écoute et d'hébergement, en les mobilisant et en leur fournissant les moyens nécessaires en vue d'assurer une coordination optimale. S'agissant des mécanismes institutionnels de coordination des interventions en faveur de cette catégorie de femmes, l'étude préconise l'institutionnalisation de cellules d'accueil dans les tribunaux sur la base d'un cadre juridique définissant leurs organisations et domaine de compétence, outre la création d'un mécanisme national et régional de lutte contre la violence à l'égard des femmes et la mise en place d'un cadre organisationnel de partenariat entre les différents intervenants. L'étude suggère également la mise en place d'un mécanisme d'échange d'expériences et d'informations entre les principaux intervenants en matière de lutte contre la violence à l'égard des femmes. En plus de l'analyse des prestations fournies aux femmes victimes de la violence par ces cellules, cette étude a pour objectif d'identifier les raisons qui poussent ces femmes à ne pas recourir aux moyens mis à leur disposition pour dénoncer la violence. L'objectif de l'étude est également de déterminer la nature des violences subies par les femmes, et l'évaluation du degré de satisfaction des mesures prises par les institutions publiques et les ONG dans ce sens.