Hassan était un homosexuel actif. Il décide de tourner la page, mais son ami Hussein lui a rappelé devant leurs amis son passé d'homosexuel. En conséquence, il l'a fait taire à jamais. Nous sommes le matin du lundi 2 juin. Au bord d'Oued Laou, juste sous un pont de la ville de Tétouan, le cadavre d'un jeune homme, en habit d'Adam, gisant dans une mare de sang a été découvert par quelques promeneurs. Il présentait deux graves blessures : une première située au niveau de son bras droit et une seconde au niveau de son cou. Le cadavre n'était pas en décomposition. Ce qui prouve que le meurtre est récent et ne remonte pas à plus de vingt-quatre heures. Comme une traînée de poudre, la mauvaise nouvelle s'est propagée rapidement dans la ville de la Colombe blanche. Pas moins de quelques minutes de la découverte du cadavre, les enquêteurs se sont dépêchés sur les lieux. Qui est cet homme mort ? Il semble qu'il n'est pas étranger à la région. En conséquence, la tâche semblerait être facile pour les enquêteurs au moins pour mettre la main sur la première ficelle de l'enquête. Effectivement, ils ont facilement identifié la victime qui était connue par les promeneurs qui l'avaient découvert corps sans âme. Qui est-il ? Il s'agit de Hussein, la trentaine, célibataire, qui se débrouillait pour gagner sa vie. Il fréquentait de temps en temps les lieux de l'oued surtout en compagnie de ses amis afin de se soûler et se droguer loin des regards des curieux. Qui l'a tué et pourquoi? L'enquête policière a révélé que Hussein était, la veille de la découverte de son cadavre, en compagnie de Hassan, un forgeron de la région, âgé de trente-deux ans. Ils s'enivraient ensemble sans avoir le moindre malentendu. C'est du moins ce qu'avait remarqué les curieux. Est-il vrai ? Seul Hassan pouvait le confirmer. Les enquêteurs se sont lancés à sa recherche. Vingt-quatre heures plus tard, il a été interpellé de chez lui. Il a été conduit au commissariat pour être soumis aux interrogatoires. Est-il l'auteur du crime ? Au début, il a nié avoir liquidé son ami qu'il avait qualifié d'intime. En le martelant d'interrogations, il a lâché le morceau : «Oui, c'est moi qui l'ai tué…». Pourquoi ? «J'étais homosexuel actif…», a confirmé Hassan aux enquêteurs. Au fil du temps, il a tourné le dos à ce penchant sexuel. Ce n'était pas facile. Dernièrement, il était en compagnie d'amis dont Hussein. Ils picolaient quand un malentendu s'est éclaté entre les deux et Hussein lui a rappelé : «Tu n'étais qu'un homo…Tu cédais aux désirs sexuels de tous les jeunes du quartier…». Deux phrases étaient suffisantes pour exciter en lui le sentiment de vengeance. Faisant semblant qu'il ne s'agissait que d'un simple malentendu, Hassan a invité, dimanche 1er juin, son ami Hussein à un verre de vin rouge. Ce dernier ignorait que Hassan avait déjà dissimulé, la veille, samedi 31 mai, un coutelas dans un coin situé derrière une station d'essence située à la route nationale reliant Tétouan à Chefchaouen. Lorsque la tête de la victime, Hussein, a tourné ce premier dimanche du mois de juin, Hassan a saisi l'occasion pour disparaître quelques minutes, juste le temps de prendre le coutelas et rejoindre son ami. Sans hésitation, il lui a asséné un premier coup au niveau de son bras droit. Hussein s'est relevé tentant de s'enfuir. Mais Hassan l'a surpris par un coup au niveau du cou. Hussein s'est effondré. S'assurant qu'il n'est plus qu'un corps sans âme, il l'a dénudé avant de jeter les vêtements dans l'oued et a mis le cadavre à son rivage. Et ce, avant de retourner chez lui.