Rachid aime Laïla et entretient une belle amitié avec Nadir. Malheureusement, celui-ci l'a trahi en séduisant Laïla. Une trahison qui a fini dans le sang et par 15 ans de réclusion criminelle. «Il n'a jamais pensé tuer un chat, M. le président », clame l'avocat lors de sa plaidoirie en faveur de son client Rachid. Nous sommes à la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Rachid se tient au box des accusés tout en écoutant la plaidoirie de son avocat. Celui-ci a un seul but : arriver à convaincre la Cour pour requalifier la poursuite d'homicide volontaire suite à l'accusation de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner et faire bénéficier son client des circonstances atténuantes. Les mains croisées, Rachid continue à écouter avec attention la plaidoirie tout en laissant libre cours à ses larmes qui coulent. Un regret ? «Je n'ai jamais imaginé être la cause de la mort de mon ami et de la souffrance de ses parents…Je le regrette, M. le président», a-t-il affirmé quand la Cour l'interrogeait. Rachid a précisé que le fait de ne pas quitter la scène de crime quand il s'est rendu compte que la simple rixe avait tourné en crime de meurtre prouve qu'il n'avait pas l'intention de le tuer. Effectivement, il y est resté jusqu'à l'arrivée de la police qui a entamé le premier constat d'usage. Après quoi, le cadavre a été évacué, à bord d'un fourgon mortuaire, vers la morgue et Rachid a été conduit au commissariat pour être interrogé sur les circonstances et le mobile de son crime. En fait, Rachid est à son dix-neuvième printemps et la victime, Nadir, en était à son vingt-deuxième. Ils ne se connaissaient pas. C'était un match de football qui leur a permis, il y a trois ans, de se rencontrer pour la première fois. Depuis, ils sont devenus amis. Ils passaient souvent leur temps ensemble. Seulement, ils n'auraient jamais pu imaginer qu'un différend les mènerait à une voie sans issue. Rachid était en compagnie de sa petite amie, Laïla, quand il a rencontré son ami, Nadir. Celui-ci n'avait jamais vu cette charmante jeune fille, une lycéenne âgé de dix-sept ans, qui accompagnait son ami. Ils ont pris ensemble un café au centre-ville. Il semble que Nadir a été séduit par le charme de Laïla qui n'a pas hésité à les inviter à maintes reprises à prendre un café. Ne se rendant compte de rien, Rachid et sa copine acceptaient l'invitation. La dernière fois, quand Rachid est allé aux toilettes du café, Nadir a décidé de profiter de l'occasion pour demander à Laïla son numéro de téléphone. Elle lui en a donné avant le retour de Rachid. Le lendemain matin, le téléphone de Laïla a sonné. Qui est à l'appareil ? Nadir. Comme si elle n'attendait que son appel téléphonique, elle a très vite accepté son invitation à un café. Ils se sont rencontrés. Et une relation semble être entretenue entre les deux. Rachid n'a rien remarqué. Surtout que Laïla n'a pas changé de comportements envers lui, elle le rencontrait et passait même de bons moments avec lui. «J'ai croisé, hier, Laïla en compagnie de ton ami, Nadir», lui a dit un ami et voisin du quartier. Rachid n'a pas cru ses oreilles. Il a téléphoné à sa copine. Ils se sont rencontrés. Quand il a exigé la vérité, elle a tout nié. Il s'est adressé aussitôt à son ami et voisin qui l'avait informé. Quand il a commencé à lui faire des reproches, le voisin a confirmé avoir croisé Laïla en compagnie de Nadir dans un café au centre-ville. Hors de lui, il a téléphoné à Nadir pour lui demander de se rencontrer. Une demi-heure plus tard, ils sont face-à-face. Sans vergogne, Nadir lui a avoué qu'il a eu une relation avec Laïla. Il lui a prétendu que c'est elle qui lui en a proposé. Incapable de se retenir, Rachid lui a asséné un coup de poing. Celui-ci n'est pas resté les mains croisées. Il lui a donné également un coup de poing. Tout d'un coup, Rachid a brandi un cran d'arrêt et lui a asséné deux coups. Nadir s'est effondré. Quelques secondes après, il n'est plus qu'un cadavre. Verdict : Rachid est jugé coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner et a été condamné à quinze ans de réclusion criminelle.