Lors d'un colloque international sur les «modes alternatifs de règlement de conflit du travail», l'importance de la médiation et de l'arbitrage a été mise en relief, et deux conventions ont été signées par le CIMAR. Dans les entreprises marocaines, la tendance est au règlement des conflits du travail par le recours à la médiation ou à l'arbitrage. Dans ce sillage, plus de 60% des conflits individuels du travail, le nombre annuel des conflits individuels de travail s'élève à plus de 35 mille dossiers, ont été solutionnés devant l'inspection du travail. C'est ce qui a été déclaré par le ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, lundi à Rabat, dans une allocution lue en son nom lors d'un colloque international sur les «Modes alternatifs de règlement de conflit du travail». S'agissant des conflits collectifs, qui dépassent les 1.000 cas annuellement, ils ont été réglés à hauteur de 80% devant l'inspection du travail. Ces deux chiffres sont de bon augure dans la mesure où ils traduisent l'importance des deux modes alternatifs de règlement des conflits du travail que sont l'arbitrage et la médiation. Deux recours, importants de par leur souplesse mis aussi de par leur rapidité, et qui ont, d'ailleurs, figuré parmi les revendications syndicales abordées lors du dernier round du dialogue social qui s'est tenu il y a de cela quelques semaines. À l'occasion du même colloque, Omar Derraji, président du Centre international de médiation et d'arbitrage de Rabat (CIMAR), a mis en relief l'intérêt de ces deux modes. En ce sens que l'arbitrage et la médiation ne sont pas de simples procédures juridiques destinées au règlement des conflits, mais plutôt une solution amiable permettant aux deux parties de chercher un terrain d'entente loin des circuits judiciaires. La médiation et l'arbitrage s'appuient sur des bases encourageantes comme le secret professionnel et le gain du temps, a-t-il précisé, notant que ces éléments sont de nature à faciliter le règlement des litiges commerciaux d'une manière consensuelle. M. Derraji a, en outre, expliqué que l'objectif de cet événement est celui de mettre en avant les expériences des pays participants, ce qui permettra la conception d'une politique stratégique en matière de gestion des conflits du travail. Aussi, cette stratégie sera le moyen de valoriser les apports de la médiation et du consensus dans les pays maghrébins et arabes. Autre fait. Au-delà des riches interventions, le colloque a également été marqué par la signature d'une convention de partenariat entre le CIMAR et le Centre d'Abou Dhabi d'arbitrage commercial, dont l'objet est de renforcer la coopération entre les deux entités. Par ailleurs, le président du Centre d'Abou Dhabi de d'arbitrage commercial, Abdallah El Jounaybi, a indiqué à ce titre que cette convention tend à renforcer la communication entre les deux institutions, ajoutant qu'un certain nombre de sociétés émiraties veulent investir au Maroc. Une seconde convention portant sur la création d'un réseau maghrébin non gouvernemental des centres d'arbitrage commercial a été signée par les représentants des centres d'arbitrage du Maroc, de la Tunisie, de l'Algérie et de la Mauritanie. Cette convention cible l'échange des expertises et des expériences entre les centres membres de ce réseau et la propagation de la culture de la médiation, de l'arbitrage et des modes alternatifs de règlement des litiges commerciaux. Ce colloque international est organisé par le CIMAR en collaboration avec la Chambre de commerce, d'industrie et des services, le ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle, la Chambre nationale du notariat moderne, le Centre de conciliation et d'arbitrage de Tunis, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et le Centre d'Abou Dhabi d'arbitrage commercial.