Une rencontre sur la question de la migration s'est tenue, à Rabat, entre les représentants des Parlements de plusieurs pays africains et les experts de plusieurs organisations internationales. Les travaux de la Conférence parlementaire africaine sur le thème «Afrique et migration: les défis, les problèmes et les solutions» ont débuté, jeudi à Rabat, avec pour objectif d'approfondir la connaissance des législations internationales sur la migration, de présenter les expériences relatives à la protection des droits des migrants et d'échanger les points de vue sur les migrations régionales et internationales. Initiée avec le soutien de l'Union interparlementaire (UIP) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), cette rencontre connaît la participation des représentants des Parlements de plusieurs pays africains et prévoit la présentation d'exposés par une pléiade d'experts de plusieurs organisations internationales oeuvrant dans le domaine de la migration, dont l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation internationale du travail (OIT), le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Intervenant à l'ouverture de cette conférence, qui a eu lieu en présence du Premier ministre Abbas El Fassi et de plusieurs membres du gouvernement, le président de la Chambre des représentants, Mustapha Mansouri, élu président de la conférence, a souligné l'importance de prendre en considération la dimension législative dans le traitement du phénomène migratoire, d'où, a-t-il ajouté, la nécessité de développer la coordination entre les Parlements des différents pays et de mettre en place un observatoire et un site web pour le suivi du phénomène. M. Mansouri a en outre souligné l'importance de cette conférence, appelant à élaborer une stratégie africaine pour la gestion de la question de la migration basée notamment sur la responsabilité commune. De son côté, le président de la Chambre des conseillers, Mustapha Oukacha, a fait remarquer que le continent africain est l'une des régions les plus concernées dans le monde par la migration illégale, rappelant que des centaines d'Africains risquent leurs vies quotidiennement pour fuir la pauvreté et chercher des opportunités d'emploi. M. Oukacha a appelé les parlementaires africains à œuvrer ensemble pour mettre au point une stratégie cohérente pour la gestion de la migration, mettant l'accent sur l'importance de mobiliser toutes les ressources afin de lutter avec efficacité contre la migration illégale. Les pays d'accueil doivent consentir davantage d'efforts pour assurer l'intégration des migrants africains dans le tissu socio-économique ainsi que le respect des droits de cette catégorie de la société, a-t-il dit. Pour sa part, le président du Comité exécutif de l'Union parlementaire africaine (UPA), Pie Ntavyohanyume, a souligné que l'UPA ne ménage aucun effort pour traiter une question aussi cruciale que la migration en favorisant un développement durable du continent fondé sur les principes universels de démocratie et de respect des droits de l'Homme. M. Ntavyohanyume a souligné à cet égard l'importance du dialogue et de l'échange des expériences entre les Parlements et les organisations internationales concernées par le phénomène de la migration, ajoutant que la question de la migration exige un examen approfondi des moyens susceptibles de garantir une meilleure approche de cette question. L'objectif étant, selon lui, d'assurer une migration porteuse de progrès et génératrice de développement pour les pays d'origine et d'accueil. M. Ntavyohanyume a mis en exergue la nécessité de prendre des mesures en concertation avec les pays d'accueil des migrants qui favorisent le respect des droits des migrants et leur retour aux pays d'origine. De son côté, le secrétaire général de l'Union interparlementaire, Anders Johnsson, a indiqué qu'il y a près de 200 millions de migrants dans le monde, soulignant que les flux migratoires sont nécessaires au développement des pays riches et pauvres. Il a aussi mis en relief l'importance d'assurer la complémentarité des politiques relatives à la migration.