Nul pays au monde n'est à l'abri du terrorisme, nul n'est à l'abri de la haine, de l'intolérence, du racisme, des mauvais abcès... Cinq ans ! 5 ans déjà ! 5 ans seulement ! Pour ceux qui ont été touchés dans leur chair, pour ceux dont le deuil ne pourra jamais s'effacer, j'imagine que chaque jour est un rappel funeste de ce 16 mai 2003. Par contre à l'échelle d'une nation, il est clair qu'une page doit se tourner, cependant l'on ne peut, l'on ne doit pour autant oublier. Nous avons tous, collectivement et individuellement, un devoir de mémoire : c'est pourquoi légitimement nous pouvions attendre –(légitimement dans le sens noble du terme)- une «commémoration» de plus grande envergure, ce vendredi. Or, à quoi avons-nous assisté ? Les familles des victimes se sont mobilisées bien sûr, ceux qui ont été atteints physiquement et moralement étaient présents évidemment… mais, hormis eux ? Saluons la presse, les deux chaînes de télévision et la presse écrite qui ont effectué un remarquable travail d'information, de sensibilisation et de rappel des faits. Bravo aussi aux associations locales qui, sur le terrain, ont su faire vivre la flamme du souvenir et se mobiliser. Par contre, pas l'ombre d'un intellectuel, pas la trace de ces figures emblématiques de la société civile, pas de présence visible et ô combien importante de la classe politique.. tous ceux-là qui sont pourtant censés être des encadrants de la population, des «balises» de notre pensée. D'autant plus qu'il y a bien des possibilités de commémorer ce 16 mai 2003 : prises de paroles, rassemblements, écrits, minute de silence… chacun dans son rôle aurait donc pu marquer ce souvenir. La vie d'un pays est ainsi scandée par des dates : fêtes nationales, anniversaires, fêtes religieuses… qui façonnent la mémoire collective, et sans se complaire dans le morbide, il nous faut aussi pour la jeunesse, pour les génération futures effectuer notre travail d'éducation. Nul pays au monde n'est à l'abri du terrorisme, nul n'est à l'abri de la haine, de l'intolérence, du racisme, des mauvais abcès et le cordon sanitaire que toute nation de construire pour se préserver, se prémunir de ces maux passe par la prévention, la sensibilisation et … la mémoire. La détresse de madame Khammel qui perdu son mari et son fis dans ces attentats, ainsi que celle des autres épouses -veuves- et leurs enfants sont à fleur de peau, les difficultés de vivre de tous ceux qui s'en sont sortis, meurtris, blessés, cicatrisés… sont réelles. Avons-nous le droit de les abandonner à leurs souffrances, de les oublier ? Bien sûr que non, or chacun se les renvoie comme des balles de ping-pong, et nul ne se montre prêt à les «assumer». Puisse les émissions vues à la télévision, puissent les bouleversants articles parus dans la presse, puissent les rassemblements tenus vendredi nous les remettre en mémoire, nous rappeler nos devoirs à leur égard. Que ce 16 Mai 2008 nous rappelle que le 16 Mai 2003 a existé et que nous ne voulons plus d'autre 16 Mai aussi funeste !