Une semaine après la séance de travail présidée par SM le Roi Mohammed VI au sujet de l'étude stratégique du secteur énergétique dans sa composante électrique, Amina Benkhadra annonce une série d'objectifs dont le principal est de porter la part des énergies renouvelables à 20% dans la production globale d'électricité. Le Maroc passe à la vitesse supérieure sur le volet de l'énergie. La déclaration de Amina Benkhadra, ministre de l'énergie, des mines, de l'Eau et de l'Environnement, mardi devant la chambre des conseillers, en est la preuve d'ailleurs. Une semaine après la séance de travail présidée par SM le Roi Mohammed VI, au Cabinet Royal à Rabat, Mme Benkhadra a souligné que son département a adopté un plan national dont l'objectif principal est celui de porter à 20% la part des énergies renouvelables dans la production d'électricité à l'horizon 2012. Parmi les dispositions de ce plan, également, figure une série de projets de production d'électricité à partir des énergies solaires et éoliennes qui permettront de hausser la contribution de ces ressources dans la balance énergétique nationale, de 4 % actuellement à 10 % d'ici 2012. Étant un pays choyé par la nature pour ce qui est des gisements en énergies renouvelables, vents, soleil… le Maroc, ne serait-ce que pour ces deux sources, dispose d'un rayonnement de 5 kwh/m2/j, et pour l'éolien d'un potentiel de 6.000 MW. Dans ce contexte, la ministre de l'énergie a annoncé que 200 localités ont été choisies pour abriter des petite installations hydroélectriques. D'ailleurs, Mme Benkhadra a indiqué que le ministère se penche actuellement, et en coopération avec des experts internationaux, sur l'élaboration de deux décrets d'application relatifs au projet de loi sur l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le premier porte sur l'octroi des autorisations d'exploitation de stations d'électricité à partir des énergies renouvelables, alors que le deuxième concerne l'accès au réseau national d'électricité. Ces deux projets sont de nature à garantir les conditions propices à l'utilisation des énergies renouvelables, à travers le renforcement du rôle du secteur privé, la mise en place de normes de qualité, l'encouragement des compétences locales et des investissements, a-t-elle ajouté. Rappelons, par ailleurs, que ces nouveautés sont la suite de la séance de travail du 15 avril, lorsqu'un plan d'actions prioritaires pour la période 2008-2012 a été examiné pour répondre aux besoins de plus en plus croissants du pays en électricité. Actuellement, le Maroc connaît une forte croissance de la demande en énergie électrique estimée de 8 à 9 % par an, nécessitant un investissement annuel de 10 milliards de dirhams dans la production, le transport et la distribution d'énergie électrique. SM le Roi Mohammed VI avait, de fait, donné ses Hautes instructions pour la mise en œuvre «d'un plan national coordonné en vue de traiter les problématiques relatives à l'offre et à la demande d'électricité». Sur le volet de l'offre, la priorité étant d'accélérer la cadence adoptée dans les plans d'équipement à l'horizon 2012 et l'exécution d'un plan multi-annuel. Quant à la demande, ce plan national se base sur une mobilisation pour l'adoption de mesures urgentes d'efficacité énergétique et une réduction de la consommation. Il s'agit, ainsi, de généralisation des lampes à basse consommation (LBM) et des chauffe-eau solaires notamment dans les bâtiments publics, de la rationalisation de l'éclairage public, de l'intensification des audits énergétiques au niveau des industriels, des agriculteurs et des collectivités locales ainsi que d'une tarification incitative à la réduction de la consommation ou à l'effacement de la pointe.