Les saisies de drogue se multiplient aux frontières marocaines. Les efforts du Maroc en la matière sont loin de s'être émoussés. Les opérations de saisie de drogue aux frontières marocaines se succèdent. La dernière en date est à mettre à l'actif des policiers et douaniers du port de Tanger qui ont mis la main, samedi dernier, sur un ressortissant espagnol en possession de pas moins de 600 kilogrammes de Chira. C'est encore une fois un routier européen qui est pris la main dans le sac. Le mis en cause, routier de son état, s'apprêtait à embarquer du port de Tanger à destination d'Algésiras, avec son chargement de Chira dissimulé dans une «innocente» cargaison de 24 tonnes de tomates marocaines, si peu bienvenues en Europe. Selon les premiers aveux du routier espagnol, qui devait mettre le cap sur la France, la drogue a été dissimulée dans la cargaison lors d'une halte dans la banlieue de Casablanca. Il aurait, selon ses dires, avoir des complices marocains dont l'identité demeure inconnue. Un voyage à Agadir a permis de charger la cargaison de tomates et d'entamer le voyage de retour en France. Cette affaire dont on ne peut pas dire plus, l'enquête étant toujours en cours, vient s'ajouter à d'autres opérations de saisie. L'une des plus spectaculaires est l'arrestation il y a une dizaine de jours d'une ressortissante nigérienne à l'aéroport international Mohammed V de Casablanca en possession de diverses drogues d'une valeur de … Une autre prise, de quelque 5 tonnes de Kif et de 300 kilos de Chira, a été opérée il y a quelques semaines par les services de la Gendarmerie Royale dans la province de Larache, plus précisément dans les communes de Khamiss Assahil et Laaouamra. Rien que dans la région, les services de la Gendarmerie Royale ont saisi, durant les mois d'août et septembre, plus de 4,5 tonnes de kif, 11 kg de tabac et 149 kg de chira. Ces exemples, parmi d'autres, remettent au goût du jour les efforts déployés par le Maroc en matière de lutte anti-drogue, que certains donnent pour «émoussés» depuis les spectaculaires coups de filets de 1996 qui avaient permis de mettre sous les verrous des barons à la colombienne. Voilà qui devrait remettre en question les accusations incessantes de l'Europe, l'Espagne en tête, de laisser-faire du Maroc dans le domaine de la lutte anti-drogue. Ce dossier, souvent joint à celui de l'immigration clandestine est devenu une sorte de marronnier de nos voisins ibériques qui n'hésitent pas à aller à la récolte à chaque fois que la conjoncture économique le nécessite. Au moment où, un peu partout en Europe, l'on s'achemine vers la dépénalisation des drogues douces, le Maroc reste pointé du doigt par des accusateurs irréductibles en matière d'export de cannabis notamment. Pourtant, chaque coup de filet met en évidence des complicités étrangères, que ce soit au niveau des passeurs arrêtés par les autorités marocaines ou de celui des réseaux de blanchiment d'argent dont plusieurs ont été démantelés, notamment en Belgique. Voilà qui place l'Europe, notre voisin espagnol en tête encore une fois, devant ses responsabilités dans ce dossier. La guerre contre le trafic de drogue, comme celle contre l'immigration clandestine, demeure une entreprise maroco-européenne. N'en déplaise à ceux qui n'entendent voir que le Maroc au box des accusés.