Il serait aujourd'hui nécessaire de se pencher sur l'état de notre société civile, car à son tour celle-ci semble «tourner en rond». Nous sommes bien atteints, notre société est malade, il faut être aveugle et sourd ou bien jouer les autruches pour ne pas s'en rendre compte . Notre mal s'appelle «dépression», or justement, on ne se sort de cette maladie que si on le veut vraiment. Or pour le vouloir, encore faut-il accepter de reconnaître que l'on est atteint… et visiblement, nous avons bien du mal à faire le diagnostic. Cercle vicieux! Pire, nous alimentons nous-mêmes notre dépression dans une spirale infernale d'autodestruction. Personne ne trouve grâce à nos yeux : les femmes et les hommes qui bougent –dans notre pays– sont les premières cibles de nos pseudo-snippers. Les initiatives qui tentent d'impulser une (ré)action, telles le «Mouvement pour les démocrates» ou encore le «Manifeste pour les libertés individuelles» sont aussitôt dégommées; on soupçonne toutes celles et tous ceux qui agissent et sont visibles, des pires intentions et des pires turpitudes… Et tout cela gratuitement! Longtemps nous avons décrié –parfois de façon injuste– l'inertie et nos partis politiques, or il serait aujourd'hui nécessaire de se pencher sur l'état de notre société civile, car à son tour celle-ci semble «tourner en rond». Plus d'innovation ; un cercle restreint de personnalités qui s'auto-congratulent ; des colloques, des débats de plus en plus feutrés dans des endroits selects ; et des sponsors qui continuent de subventionner les mêmes grandes associations qui répètent ponctuellement les mêmes grandes initiatives… Sur le terrain, pendant ce temps-là, le mouvement associatif de proximité manque d'oxygène et s'épuise… Alors, à mon tour de me poser la question qui fâche, en disant cela : est-ce-que moi aussi je ne suis pas en train d'alimenter notre dépression? Et bien non justement, car au moins j'essaie de poser un constat –dont je ne m'exclus pas d'ailleurs– mais aussi, à la place qui est la mienne, j'essaie de réagir. Plusieurs rencontres ces derniers jours : un gouverneur, un grand Monsieur du monde associatif, de jeunes artistes… m'ont montré que tous posaient le même diagnostic et, pire, ont avoué leur ras–le–bol d'être victimes de basses attaques, de rumeurs malsaines et de se retrouver –malgré eux–entraînés vers la médiocrité. Pourtant, là où ils auraient pu être légitimement enclins à «renoncer», ils ont au contraire puisé en eux l'énergie nécessaire pour rebondir. Quelque part ils m'ont donné une fort belle leçon, c'est cette belle leçon qu'à mon tour je voudrais faire partager, grâce à ces quelques lignes. Notre société est malade, mais si tous les anticorps baissent les bras, alors ce seront forcément les virus qui triompheront. Or, nous comptons de bons et vigoureux anticorps : personnalités de la société civile, militants associatifs, responsables politiques, journalistes, artistes, élus(es) … il serait cependant indispensable que ceux-ci s'unissent pour créer un cordon sanitaire efficace.