La campagne de lutte contre les mines qui se déroule actuellement dans le sud du Royaume continue son chemin. Cette campagne vise aussi la sensibilisation de la population. A l'occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation aux mines, une rencontre pour discuter de l'avancement de la campagne nationale de lutte contre les mines s'est tenue le 4 avril à Laâyoune. Durant cette journée, à laquelle ont assisté des représentants des autorités locales, les parties concernées et les élus de la région, l'accent a été mis sur les résultats et les lacunes de l'opération menée par le Royaume pour se débarrasser une fois pour toutes de ce danger qui a coûté la vie à plusieurs victimes. Il est ainsi question de sensibilisation et de généralisation des moyens de signalisation sur les champs de mines, mais aussi de l'intégration des victimes, surtout pour ce qui est des soins, et la réparation des dommages. Selon les intervenants, cette opération se concentre dans un premier temps essentiellement sur les puits et les routes, ce qui a permis en 2007 de neutraliser 44.000 mines antipersonnels, et 699 antichars. Lhoucin Bada, professeur universitaire et chercheur, a souligné que des efforts considérables ont été menés à ce jour pour faire face à ce risque et assurer la sécurité des habitants du sud du Maroc. Notons que cette région fait partie des dix régions les plus menacées par ce phénomène. Le principal coupable ici n'est plus à définir. C'est le Polisario. Ce dernier semait des mines, de manière aléatoire, dont la localisation est très difficile. A savoir que même la direction du Polisario est incapable de fournir la moindre indication sur ces mines et leurs emplacements. Elle ne dispose d'aucune carte dans ce sens. Ainsi, des moyens humains importants ont été mis en place pour assurer la réussite de l'opération de déminage. Pour la seule année de 2007, plus de 100.000 personnes y ont participé, sans oublier les moyens matériels puisque la neutralisation d'une seul mine peut coûter jusqu'à 3000 ? L'autre volet de cette opération porte sur la sensibilisation des éleveurs qui sont la tranche de population la plus menacée par ces mines semées par le Polisario de manière anarchique Il faut mettre l'accent sur la difficulté que porte cette opération. En ce sens que la tâche est ardue si l'on prend en compte le manque de cartes existantes et la complexité des méthodes de déminage. «On peut semer l'équivalant d'un terrain de football dans un laps de temps qui ne dépasse pas une heure, alors que pour les enlever on aura besoin de plus de 3 mois», explique M Bada. Cette rencontre a été, aussi, l'occasion pour évaluer les méthodes suivies en la matière et offrir à la population l'occasion d'apporter ses suggestions, dans le cadre d'une démarche participative entre l'administration et les représentants des citoyens, et ce pour arriver à une coordination à différents niveaux entre les autorités et la population, notamment, les nomades. Signalons que pour sa part, le Maroc a déjà signé et ratifié la Convention d'Ottawa, qui a pour objectif d'éliminer les mines antipersonnel, dont les points noirs se trouvent tout particulièrement à proximité des ceintures de sécurité. Et lors de chaque détection d'éventuelles mines par la population, les unités concernées se rendent sur place, pour procéder systématiquement à l'identification des objets trouvés, et à leur destruction. Une opération à laquelle sont associés les observateurs onusiens, comme le stipule l'Accord militaire N°3, signé dans ce cadre.