L'UNTM fait, de plus en plus, parler de lui. En raison de son activisme grandissant, les lumières sont braquées sur lui. Le docteur Abdelkarim Al Khatib a fondé en 1973 l'Union Nationale des Travailleurs Marocains (UNTM). Le syndicat qui était à l'époque proche du Mouvement Populaire Démocratique et Constitutionnel (MPDC) a connu un gel de ses activités pendant une période de vingt ans. En 1993, Maâti Abdeslam est désigné secrétaire national du syndicat. C'est l'époque aussi où de nombreux militants islamistes commencent à s'affilier à l'UNTM, désormais proche du PJD. D'ailleurs, l'année 1996 signe le retour de cette centrale syndicale au-devant de la scène, puisqu'elle est partie prenante dans les « Gentlemen Agreements » signés entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Ces trois dernières années, les défilés du 1er mai de l'UNTM commencent à prendre de la consistance. La foule est plus nombreuse et du coup le syndicat prend de l'assurance. Cela se reflète sur ses rapports avec le gouvernement et les autres syndicats de la place. Des grèves sont, de plus en plus, déclenchées. Dans le secteur agricole, à l'enseignement et enfin à la santé publique. Aux observateurs qui assimilent ces actions à de la surenchère, Maâti Abdeslam, actuel secrétaire national de l'UNTM, répond que les appels à la grève interviennent suite à la pression de la base mécontente de la gestion gouvernementale. D'ailleurs, le syndicat, poursuit-il, a toujours voulu dialoguer avec le gouvernement mais celui-ci à fermer toutes les portes. Le syndicat, qu'on dit proche des islamistes, est décidé donc d'en découdre. Il se place dorénavant sur les secteurs mobilisateurs de l'opinion publique. Et à certains syndicats rivaux qui s'interrogent sur la représentativité de sa centrale, Maâti Abdeslam réclame 30.000 adhérents rien que pour la Fédération de l'enseignement.