L'association Néo Vi House a organisé, mardi 4 mars, à Casablanca, une rencontre consacrée aux traitements anticancéreux soumis à la TVA. Cette taxe de 7% porte atteinte au pouvoir d'achat des malades. «Dans les pays qui se respectent, les médicaments pour maladies chroniques et graves sont exonérés de la TVA. Au Maroc, nous devons aussi suivre la même voie», a indiqué le Pr Abdelkader Acharki, membre de l'Association «Néo Vi House» lors d'une rencontre tenue le mardi 4 mars à Casablanca sur les traitements anticancéreux assujettis à la TVA. La décision de la Direction Générale des impôts d'assujettir les traitements anticancéreux à une TVA de 7% à l'exception des antimitotiques, porte atteinte au pouvoir d'achat des malades. «Cette taxe est supportée par le malade et représente un montant de 11.000 à 25.000 dirhams de plus par rapport au prix initial du traitement, c'est-à dire son prix hors taxe», indique Pr Acharki. Et d'ajouter que «je crois qu'il s'agit tout simplement d'un problème d'appellations des médicaments classés parmi les antimitotiques et des autres ayant les mêmes vertus thérapeutiques. Il s'agit en fait de médicaments lancés durant les dix dernieres années, bien après la spécification des antimitotiques». Le traitement du cancer peut atteindre 100.000 dirhams par trimestre. C'est dire à quel point les malades, quand ils ont peu de moyens, se trouvent dans l'incapacité de trouver un remède sinon de recourir au traitement traditionnel. «Lorsque je vois des malades recourir aux herbes médicinales, aux recettes populaires ou même aux charlatans, je me dis que c'est à cause du coût élevé des médicaments», témoigne une malade. Et d'ajouter que «j'ai besoin de près de 7.000 dirhams tous les vingt jours pour acheter des cachets. J'en prends six chaque jour, sachant que la boîte contient 120 pilules sans compter les injections et autres médicaments. Les prix des médicaments , dont ceux exonérés de la TVA, ont flambé , quel serait notre sort si la TVA est généralisé à tous les médicaments nécessaires à la survie du malade ?». Selon des observateurs, le Maroc recule de dix ans sur le dossier des malades atteints du cancer. Dans ces conditions, les laboratoires risquent d'interrompre l'importation des médicaments anticancéreux modernes, ce qui va automatiquement se répercuter sur la santé du malade. Il est urgent que l'Etat applique une exonération vu les traitements relativement côuteux. Notons que l'AMO a déjà prévu une liste de 41 pathologies qui doivent être exonérées de la TVA. Au Maroc, près de 40.000 personnes sont atteintes par le cancer chaque année soit en moyenne 101,7 nouveaux cas sur 100.000 habitants. Il constitue la deuxième cause de mortalité au Maroc et dans le monde. Parmi les types de cancers les plus fréquents au Maroc, le cancer du sein arrive en tête, suivi du cancer de l'utérus, des poumons et de la prostate. Lors de cette rencontre, le Pr Acharki n'a pas manqué de rappeler l'évolution des différents traitements de cancer à savoir la chirurgie, la radiothérapie, le traitement systémique, la thérapie ciblée. Les thérapies ciblées qui constituent un nouveau traitement des cancers présentent de nombreux avantages. Contrairement à la chimiothérapie qui est non sélective et qui agit sur les cellules cancéreuses et non cancéreuses, la thérapie ciblée a une action plus précise contre les cellules tumorales et présentent moins d'effets secondaires. Néo Vi House en bref Néo Vi House est une association créée le 20 janvier 2004 dont le président fondateur est Abdelmottalib Aboulfadi. Cette association accompagne les patients atteints de maladies dont le traitement est onéreux et de longue durée. Cet accompagnement se manifeste par des actions comme par exemple l'organisation de formations, la réinsertion sociale ou encore l'amélioration de la communication entre le corps soignant, le malade et sa famille.