Le rideau est levé, mercredi 27 février, sur la douzième édition du Salon international du livre de Tanger (SILT) organisée sous le thème «Identités fugitives». Comme il se doit, le douzième SILT a été inauguré, mercredi 27 février, en présence de grands noms de la littérature. Cette journée d'ouverture s'est distinguée par l'hommage rendu à l'écrivain marocain Driss Chraïbi, décédé au mois d'avril 2007. Un documentaire a été projeté, à cette occasion, sous le thème «Conversations avec Driss Chraïbi» de son réalisateur Ahmed El Maânouni. Il avait été enregistré un an avant sa mort où il avait exprimé ce qu'il pensait des questions qui donnaient vie à son œuvre. Ce documentaire a été suivi par une table ronde sur la vie et l'œuvre de Driss Chraïbi en présence de son épouse Sheena Mc Callion- Chraïbi. «Le défunt était un personnage familier du Salon du livre. Il avait exprimé son souhait de participer à la précédente édition mais il n'a pas pu y prendre part à cause de problèmes de santé. Il est décédé peu de temps après en mois d'avril», affirme Larbi R'Miki, président de l'Association Tanger action culturelle ATRAC, partenaire de l'institut français du Nord dans l'organisation du SILT 2008. Et de souligner que «nous avons toujours l'impression qu'il n'est pas mort. Le film documentaire «Conversations avec Driss Chraïbi» reflète sa mémoire espiègle et décrit l'écrivain au crépuscule de sa vie. C'était une grande personnalité pleine de générosité, d'humanité de sincérité et de vérité». Organisé sous le thème «Identités fugitives», ce salon a connu la participation de 72 écrivains et poètes originaires du Maroc et des différents pays étrangers. Selon le commissaire de cette édition, Omar Berrada, ce thème est toujours d'actualité. «Il provient d'un essai de l'écrivain marocain Abdelfatah Kilito sur la littérature arabe du passé sur les Maqamat d'Al Hamadani et d'Al Hariri», dit- il. La plupart des activités programmées pour cette édition ont lieu au Palais des institutions italiennes plus connu sous le nom du Palais My H'Fid. «C'est un lieu de rêve qui témoigne d'une époque magique. Il reflète ainsi une ambiance festive et une élégance exceptionnelle à ce salon. Les gens sont aussi bien attirés par l'aspect historique et prestigieux de ce palais que par l'importance culturel de cet événement», a poursuivi M. R'Miki. L'édition 2008 connaît la participation de 26 éditeurs et libraires venus de France, du Maroc et d'Espagne. «Nous sommes d'abord très fascinés par la beauté de ce jardin où se tiennent les stands de livres. A la différence des années précédentes, c'est un espace plus spacieux et moins exposé au vent et à la pluie. Nous sommes très optimistes et nous envisageons une grande visite du public», précise la responsable du stand des éditions Nouiga, M'Barka Chnitif. Ce salon se distingue également par la participation des étudiants des différents facultés et instituts. Des ateliers du livre seront programmés au profit de la jeunesse, notamment les étudiants de l'Université Abdelmalek Essaâdi, de l'Ecole de traduction du Roi Fahd ainsi que de l'Institut des beaux-arts de Tétouan. L'affichage de ce salon comporte l'œuvre d'un étudiant de l'Institut national des beaux-arts de Tétouan. «C'est une distinction remportée suite à un concours organisé avant la tenue des activités de ce salon et qui s'inscrit dans le cadre d'une convention entre l'Institut français du Nord et l'Institut national des beaux-arts de Tétouan», explique le gagnant de ce concours, Saïd Afifi. Comme les années précédentes, les Tangérois reprochent à cette édition le manque de communication autour de cet événement auprès du grand public. «Ce salon a réussi à se faire une grande réputation parmi les prestigieuses manifestations culturelles organisées au niveau international. Mais je trouve qu'il est beaucoup plus destinée aux élites du fait de l'absence de l'affichage de cet événement dans les quartiers populaires et la non participation des écrivains de la région», confie un enseignant universitaire et habitué de ce salon. Outre les conférences, les tables rondes et les rencontres avec des écrivains et poètes, le programme de cette édition comporte des concerts musicaux ainsi que le vernissage de l'exposition de l'artiste-peintre marocain Mounir Fatmi à la galerie Delacroix.