Ali Bouabid, membre du conseil national de l'USFP, se dit favorable à la formule d'un congrès ordinaire, prévu du 30 mai au 1er juin prochains à Bouznika. ALM : La nature du prochain congrès a divisé l'USFP. Pourquoi ? Ali Bouabid : La nature du prochain congrès a suscité une controverse au sein du conseil national qui a été tranchée par le vote des militants. Il y avait, d'un côté, les partisans d'un congrès extraordinaire. Cette formule est régie par le statut fondamental qui en fixe la composition, l'ordre du jour et les participants. Elle revient, du point de vue des congressistes, à ne retenir en général que les seuls membres du conseil national, excluant toute perspective d'élection des congressistes et d'ouverture d'un débat interne préalable. Elle est donc, à mon sens, juridiquement contraignante et politiquement stérile. En ce qui concerne la deuxième option, elle consiste en un congrès ordinaire mais avec des modifications sur non seulement les critères de sélection des congressistes mais aussi de leur nombre. Mais cette deuxième formule préserve la désignation des congressistes par la voie élective. L'avantage de la première option est sa rapidité mais elle est en même temps fermée. Et, à mon avis, on aurait pu élire une nouvelle direction politique sans avoir recours à un congrès extraordinaire. La deuxième option est plus difficile à mettre en œuvre, notamment à travers un accord sur les critères de sélection des congressistes qui doit impérativement changer. Entre un congrès extraordinaire et un autre ordinaire, le choix s'est finalement fixé sur cette deuxième formule. Cette formule vous convient-elle ? C'est la bonne voie, mais ce n'est qu'un début. Parce que, pour la première fois, nous retenons comme critère de sélection des congressistes la moyenne des voix obtenues par l'USFP lors des scrutins législatifs de 2002 et 2007. Ce critère va permettre de répartir les congressistes élus sur les différentes régions, ce qui est un acquis important. La deuxième étape consiste à recenser les militants habilités à voter. Et c'est l'enjeu de la prochaine session du conseil national et de la commission préparatoire qui sera constituée samedi prochain. Le congrès ordinaire permet d'ouvrir le débat sur les questions politiques qui feront l'objet des rapports soumis au congrès. Qu'attendez-vous concrètement du prochain congrès ? Nos attentes touchent à la refondation des structures et de l'organisation du parti pour le rendre plus en phase avec les attentes des citoyens. Nous attendons donc que le prochain congrès soit l'occasion d'une mise à plat de la ligne politique suivie depuis le 7ème congrès et qui a été violemment critiquée dans le rapport d'évaluation des législatives de 2007 présenté au dernier conseil national. Pour y parvenir, ce rendez-vous sera l'occasion de dresser le bilan de l'alternance et des expériences qui l'ont suivi en sorte d'interroger la pertinence et la viabilité de la ligne politique au regard des développements survenus jusqu'à aujourd'hui.