Une nouvelle crise surgit au sein de l'USFP, suite à un communiqué diffusé dimanche par le Bureau politique annonçant la tenue d'un congrès «ordinaire» vers le mois de mai prochain. Un communiqué diffusé dimanche par le bureau politique de l'USFP vient aggraver la crise qui déchire ce parti. Ce communiqué, diffusé à l'issue des travaux de la 9ème session du Conseil national, a pris de court le commun des militants en annonçant que le prochain congrès sera «ordinaire». La question sur la nature du prochain congrès n'a toutefois pas été tranchée, même si la tendance prévalant au sein du parti penche vers un congrès ordinaire. Et puis, cette décision annoncée par le BP de l'USFP relève des seules compétences du Conseil national, qui se prépare justement à rendre son verdict lors de la 10ème session de ses travaux, annoncée pour le 26 janvier courant. Qu'en adviendra-t-il aujourd'hui ? Des sources bien informées à l'USFP ont affirmé hier à ALM que le Conseil national se préparait à diffuser un contre-communiqué pour « remettre les choses à leur place ». Se basant sur les interventions de membres du Conseil national, qui ont dit samedi dernier opter pour la formule du congrès ordinaire, le Bureau politique aurait cru que cette position reflètait la tendance générale au sein de l'USFP. Or, à en croire l'ancien SG de la Jeunesse de l'USFP, Hassan Tarek, le nombre des intervenants ne représenterait que le tiers des membres du Conseil national. « Sur un total de 180 membres, seulement un tiers était intervenu sur la question », a précisé M. Tarek. Où est alors passé le reste ? Que pense-t-il de la formule du prochain congrès ? Pour nombre de spécialistes de la question partisane, conclure à la formule du congrès ordinaire reviendrait à faire abstraction de l'avis d'une partie non négligeable au sein de l'USFP qui est plutôt favorable à l'option du congrès extraordinaire. Les observateurs en veulent pour exemple le «camp» du Premier secrétaire démissionnaire, Mohamed Elyazghi, dont notamment le secrétaire régional du parti à Fès Mohamed Jouhar, les anciens PSD avec à leur tête Issa Ouardighi et Latéfa Jbabdi, sans compter les militants du Nord, dont le secrétaire régional Mustapha Karkri. Un véritable bras de fer s'engage au sein du parti autour de cette question, qui ne peut être tranchée que dans le cadre du Conseil national, considéré comme la plus haute instance décisive au sein du parti. Le Bureau politique, qui se trouve déjà dans l'œil du cyclone des nombreux mécontents ittihadis, n'en est pas au bout de ses peines. Il doit encore prêter le flanc pour avoir «dépassé ses prérogatives» en se prononçant pour un congrès ordinaire (8ème). De plus en plus de voix s'élèvent au sein du parti pour dénoncer une «dérive anti-démocratique» de la part du BP, même si ces voix se sont déjà exprimées en faveur de cette option. Cette dernière est présentée comme le meilleur moyen pour remédier à la profonde crise politique et organisationnelle que traverse actuellement le parti. Le congrès extraordinaire, quant à lui, est supposé traiter uniquement de la question du leadership, sachant que cette dernière a été en partie tranchée par la récente décision de M. Elyazghi de renoncer définitivement à tout poste de responsabilité.