Le chef de l'Etat colombien Alvaro Uribe entame lundi une visite en France. Il a pour mission d'obtenir le soutien des Européens dans le dossier des otages face aux FARC. Le président colombien Alvaro Uribe est arrivé lundi matin à l'Elysée pour un entretien avec Nicolas Sarkozy consacré aux otages de la guérilla colombienne des Farc, dont la Franco-colombienne Ingrid Betancourt. Nicolas Sarkozy et Alvaro Uribe ont eu près d'une heure d'entretien, mais le président colombien a refusé d'en dévoiler la teneur dans la cour du Palais de l'Elysée. Le chef de l'Etat colombien a commencé lundi par Paris une tournée européenne qui doit le mener également en Espagne, en Suisse et à Bruxelles. Sa visite a pour objet d'obtenir le soutien des Européens dans le dossier des otages face aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), en rébellion contre les autorités colombiennes depuis 1964. Il demande l'appui des Européens pour la mise en place d'une «mission internationale médicale» visant à soigner les otages et une médiation qu'il a confiée à l'Eglise catholique de son pays pour permettre l'échange de 500 guérilleros prisonniers contre 43 otages dit «politiques» aux mains des Farc. «En ce moment, nous sommes en train de mettre en place une mission médicale internationale. Nous défendons cette idée. C'est l'une des idées sur lesquelles je vais demander l'aide du président Sarkozy pour que cette mission puisse accéder à la jungle et venir soutenir les otages et que la détérioration de leur santé soit stoppée», a expliqué le président colombien avant sa rencontre avec le chef de l'État à l'Elysée. «Cette mission médicale serait protégée par le pavillon de la Croix-Rouge internationale», a précisé Alvaro Uribe. Après l'avoir mandaté, Uribe a mis un terme fin novembre à la médiation engagée par son homologue vénézuélien Hugo Chavez et a relancé samedi celle des médiateurs européens. Les Farc ont affirmé avoir libéré unilatéralement au début du mois Clara Rojas, ex-assistante d'Ingrid Betancourt avec laquelle elle avait été enlevée en février 2002, et l'ancienne parlementaire Consuelo Gonzalez en signe de «reconnaissance» à Hugo Chavez. Depuis son arrivée à l'Elysée en mai, Nicolas Sarkozy a fait de la libération de la Franco-colombienne Ingrid Betancourt, enlevée lors de sa campagne pour l'élection présidentielle, l'une de ses priorités. Le chef de l'Etat français est opposé, comme la famille de l'otage, à toute solution militaire pour la libération des otages. Insistant sur «la grande quantité d'efforts» déjà déployés par son gouvernement, notamment la libération de «150 membres» des FARC «à la demande de Nicolas Sarkozy», le président colombien a défendu la ligne tenue par son pays vis-à-vis de la guérilla : «Ce groupe, nous sommes en train de le vaincre selon la démocratie, et il faut que la France le comprenne: la politique de sécurité de la Colombie se fait à partir des bases de la démocratie et non de la dictature».