L'Algérie rejette la décision de l'ONU de créer une commission d'enquête sur les attentats du 11 décembre dernier qui ont fait plus de quarante morts. L'Algérie a rejeté la décision de l'ONU de créer un «groupe d'enquête indépendant» sur les attentats terroristes du 11 décembre ayant visé notamment les sièges des représentations onusiennes à Alger. Dans une déclaration faite lundi à Madrid et rapportée mardi par la presse algérienne, Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement algérien, a affirmé que cette mesure «ne peut être accueillie favorablement car, ajoute-t-il, l'Algérie fait son devoir au sujet de cette question». Il a qualifié d' «unilatérale» la mesure prise par le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon . M. Belkhadem, qui s'exprimait en marge du forum sur l'Alliance des civilisations, organisé dans la capitale espagnole, a invoqué le fait que l'ambassadeur d'Algérie auprès de l'ONU n'a pas été consulté et que l'avis de l'Algérie n'a pas été pris en considération. Il est à relever, en revanche, que le responsable de la cellule de l'information et de la communication au ministère algérien des Affaires étrangères a affirmé, mardi au journal algérien «Annahar», que la décision de Ban Ki-moon «n'affecte pas la souveraineté nationale» de l'Algérie, précisant toutefois que l'aval d'Alger «demeure nécessaire» pour la conduite de cette enquête. Celle-ci doit permettre, selon un communiqué rendu public précédemment par l'ONU, d' «établir tous les faits sur les deux attentats terroristes perpétrés à Alger». Les attentats du 11 décembre qui ont ciblé le siège du conseil constitutionnel à Ben Aknoun et celui des représentations du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et du PNUD dans le quartier de Hydra, ont fait plus de quarante morts dont 18 employés de l'ONU, rappelle-t-on. Les missions onusiennes à Alger sont installées depuis dans des locaux provisoires.