Le magistrat belge, Serge Brammertz, a déposé un nouveau rapport d'enquête sur la mort de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. La thèse de l'attentat-suicide au camion piégé est confirmée. Serge Brammertz, chef de la commission d'enquête sur la mort de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, a déposé lundi dernier auprès du secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, un nouveau rapport essentiellement "technique" qui, selon des sources diplomatiques, ne devrait pas contenir de révélations spectaculaires. Ce texte établit que la charge d'explosifs qui a été utilisée lors de l'attentat contre l'ancien Premier ministre libanais atteint 1.800 kg de TNT et qu'elle aurait été activée par l'un des hommes morts dans l'explosion. La commission d'enquête a également précisé que les 14 attentats commis au Liban entre octobre 2004 et décembre 2005 (dont celui qui a tué M. Hariri à Beyrouth le 14 février 2005), étaient tous liés. Ces 14 cas incluent des assassinats et des tentatives d'assassinat. Dans son rapport, la commission signale également un niveau de coopération "généralement satisfaisant" de la part de la Syrie, accusée par les forces anti-syriennes au Liban de l'assassinat de Hariri. La commission continuera « à insister sur l'entière coopération de la Syrie, qui demeure cruciale pour couronner son travail avec succès rapidement », note le rapport. Il s'agit du cinquième depuis l'ouverture de l'enquête de la commission créée par une résolution de l'Onu le 15 décembre 2005. Dans son dernier rapport d'enquête publié le 10 juin, le procureur belge avait fait état de "progrès considérables" dans la compréhension des circonstances de l'assassinat de Rafic Hariri et souligné une coopération renforcée avec Damas. La Syrie a été montrée du doigt par une large partie de l'opinion publique libanaise comme pouvant être impliquée dans l'attentat. Dans une déposition au Conseil en juin, M.Brammertz avait affirmé qu'un lien était possible entre l'assassinat de Rafic Hariri et 14 autres attentats commis au Liban contre les milieux anti-syriens. Le 15 juin, le Conseil de sécurité avait prorogé le mandat de la commission d'enquête jusqu'au 15 juin 2007 et l'avait autorisée à apporter son assistance technique aux autorités libanaises dans leurs enquêtes sur d'autres attentats terroristes commis au Liban depuis le 1er octobre 2004. M. Brammertz avait demandé cette prorogation du mandat de la commission afin de pouvoir finir son travail. Les demandes d'informations et de documents ont été satisfaites «dans les temps et de manière généralement satisfaisante», mais «la coopération totale et inconditionnelle de la Syrie reste cruciale», affirmait-il dans son dernier rapport. Deux rapports antérieurs de Detlev Mehlis, prédécesseur de M. Brammertz, désignaient de hauts responsables syriens comme commanditaires de l'attentat et reprochaient le manque de coopération de Damas. La Syrie, qui nie toute participation dans l'attentat, a souvent accusé la commission de partialité politique.