Pr. Zhor Ait Yacine, présidente de l'association «Azzaitoun», active dans le secteur oléicole, expose les problèmes qui affectent ce dernier dans la région Tadla-Azilal. ALM : Quelle est la mission de votre association ? Pr. Zhor Ait Yacine : Notre association a été créée au mois de février de 2006. Elle a précisément vu le jour suite à la première journée Régionale sur l'olivier organisée par la Faculté des Sciences et techniques de Beni Mellal. Notre objectif primordial se focalise sur l'impact de la recherche sur l'oléiculture. Nous voulons préserver cette culture et appuyer sur le plan technique les travaux et projets liés à ce secteur. Cet appui peut concerner le choix de variétés, les techniques de culture et la conduite de vergers. La valorisation de l'olivier figure aussi parmi nos prérogatives. L'association se propose de réaliser et d'encourager la réalisation de toute activité visant l'amélioration de l'olivier et de son rôle dans l'économie régionale et nationale. C'est la raison pour laquelle, nous encourageons tout particulièrement les travaux de recherches scientifiques et surtout le transfert des technologies affairant la valorisation de l'olivier, la formation et l'information. Enfin, l'association aspire au renforcement du partenariat avec les différents ONG et opérateurs du secteur oléicole. Depuis près de deux années d'activité dans le secteur oléicole, quel est le bilan de l'association ? Nous avons pu réunir des partenaires pour un échange fructueux sur plusieurs sujets, dont la labellisation. Celle-ci est un moyen de valorisation des produits agricoles de la région Tadla Azilal. Il a été question, pendant cette journée, de sensibiliser les agriculteurs sur l'intérêt de la qualité dans l'amélioration de la compétitivité des produits agricoles locaux et surtout l'incitation à l'investissement à travers la présentation d'expériences vécues. La troisième édition de la journée régionale sur l'olivier s'est axée sur le secteur de transformation qui enregistre des pertes considérables au niveau de la production au point de vue qualitatif et quantitatif. Tadla-Azilal participe à hauteur de 18% dans la production nationale. A travers une caravane, que nous avons organisée en 2006, nous avons tenté de sensibiliser les agriculteurs de la région sur certains acquis scientifiques concernant la technique de traitement de l'olivier. Nous avons abordé avec eux les problèmes de la date de la récolte et des modes de trituration, entre autres. Quelles sont les contraintes qui entravent votre activité ? L'agriculteur ignore ce que veut dire la recherche scientifique dans le secteur oléicole. C'est l'un de nos plus gros problèmes auxquels s'ajoutent d'autres au niveau de la transformation « les maasras ». Les agriculteurs ne comprennent pas encore qu'il y a des pertes considérables dans ce secteur à cause des moyens de transformation traditionnels… Le morcellement des plantations est aussi une des contraintes les plus imposantes. S'y ajoutent d'autres au niveau du stockage des olives, de l'effeuillage et du lavage, du broyage et séparation de l'huile… En plus, il n'y a aucune organisation dans le secteur oléicole dans la région. J'étais à Meknès, où j'ai assisté à l'exposition des huiles d'olive de tout le Royaume. Malheureusement, il n'y avait pas d'huile de Beni Mellal ! Lors de la 3ème édition de la Journée régionale, il a été souligné par un expert que, pour une teneur en huile totale de 22% (Picholine marocaine en pleine maturité), la perte en huile est comprise entre 8.000 et 10.000 t/an (cas des unités traditionnelles). En plus, 80% des régions de productions utilisent le gaulage pour la cueillette des olives et 20% des agriculteurs ou propriétaires de ces unités recourent à la cueillette manuelle ou mécanisée des olives.