Le chef de la diplomatie marocaine a appelé l'Algérie à arrêter de rester dans des idées figées et à travailler ensemble pour satisfaire les besoins des populations marocaine et algérienne. Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri, a souligné, mardi, que le Maroc et l'Algérie ont non seulement la possibilité de trouver ensemble une solution au problème du Sahara, qui n'a que trop duré, mais de construire la région sahélo-saharienne, exposée à toutes les menaces et à tous les trafics. Interrogé en duplex, depuis New York, par la chaîne française d'information en continu LCI, M. Fassi Fihri a fait état des changements intervenus dans le monde et dans cette région, soulignant que par rapport à ces évolutions, dont les unes sont potentiellement positives et les autres extrêmement graves, «personne ne peut gagner seul dans la région et c'est ensemble que nous pouvons et devons travailler et, pour ce faire, trouver une solution à un problème qui a été hérité de l'époque de la guerre froide». «Arrêtons de rester dans des idées figées sur la base d'une appréciation géostratégique où personne ne peut gagner seul. Les Marocains et les Algériens doivent travailler ensemble pour satisfaire les besoins des populations», a- t-il dit. Il a indiqué en outre que le choix tel qu'il se présente aujourd'hui aux négociations de Manhasset, est soit le statu quo, synonyme de «régression et de pourrissement» dans une zone sahélo saharienne déjà exposée au terrorisme, à toutes les menaces et à tous les trafics, soit la proposition marocaine d'autonomie qui s'inscrit dans une dynamique ouverte sur l'avenir et une solution politique dite de troisième voie, sortie par le haut. Cette option, a expliqué le ministre, offre une «perspective d'intégration maghrébine pour combattre ensemble le terrorisme et exploiter nos complémentarités». A la question de savoir si le Polisario pourrait mettre à exécution ses menaces de reprendre les armes, M. Fassi Fihri a indiqué que «sur le principe, on ne peut pas prétendre adhérer à une négociation que le Conseil de sécurité des Nations unies appelle de tous ses voeux sur la base de la bonne foi, et parallèlement la combattre de l'extérieur et la tenir sous la menace de reprise des hostilités», soulignant qu'il y a là une espèce de schizophrénie difficile à comprendre. «Mais au-delà des mots et des menaces, ce qui nous importe, c'est que le Maroc a créé une dynamique. C'est grâce au Maroc qu'il y a une négociation, c'est grâce au Maroc que nous sommes sortis de l'impasse et que nous sommes à Manhasset pour la troisième fois», a fait remarquer le ministre, ajoutant qu'en face, l'Algérie et le Polisario continuent à s'accrocher à des plans totalement dépassés et inapplicables.