La ville du détroit a connu ces dernières années la création de quelques galeries d'art. Mais le nombre de ces espaces d'exposition reste toujours insuffisant. La ville de Tanger est considérée comme un lieu de prédilection pour un grand nombre d'artistes peintres marocains et étrangers. Mais elle souffre toujours d'un manque de galeries. Les artistes peintres avaient l'habitude à l'époque où Tanger était sous statut international d'exposer au fameux Casino municipal. Plusieurs artistes peintres marocains et étrangers y ont exposé tels que Antonio Fuentès, Mohamed Hamri, Mohammed Ben Ali R'Bati et Mekki Megara. Et ce n'est qu'au début des années 1970 que la perle du Nord connaîtra la création de la galerie Delacroix par l'Institut français du Nord. Elle sera suivie par la création des galeries Cervantès, Frandria, Volubilis, la galerie d'Art Lawrence-Arnott. «La ville ne compte qu'une dizaine de galeries d'art, ce qui justifie une insuffisance en espace d'exposition et d'animation», assure le délégué provincial de la culture, Rachid Amahjour. Mais il se dit très optimiste en l'avenir de ce domaine puisque «l'ancienne médina et la casbah abritent quelques beaux et petits espaces d'exposition créés pour leur majorité par des artistes peintres, ce qui encouragera d'autres de cet art de faire de même en la création des galeries», faisant remarquer que «l'organisation des expositions exige de grandes dépenses de temps et d'argent, ce qui demeure un des handicaps à la promotion de ce secteur. Pour le cas de la galerie Mohamed Drissi qu'abrite la délégation, nous réussissons grâce à l'appui de nos partenaires à l'organisation des expositions dont la prochaine exposera des œuvres de cinq artistes peintres sur notre patrimoine maritime». Malgré le nombre inférieur de ces galeries, elles attirent de célèbres artistes peintres nationaux et étrangers. Et la ville du détroit s'est dotée dernièrement par deux grandes galeries d'art. Il s'agit de la galerie d'art contemporain feu Mohamed Drissi qui s'est distinguée cette année par son exposition inaugurale des œuvres du célèbre peintre espagnol Pablo Ruiz Picasso. L'inauguration de la galerie Linéart qui a eu lieu en juin 2006 a connu la participation de 22 artistes peintres marocains dont Mohamed Bennani, Mohamed Chabâa, Khalil El Gharib, Mekki Megara, Fqih Regragui, Abdelbassit Ben Dahman et Mohammed Melehi. La plupart des propriétaires de ces galeries sont des artistes peintres ou des amoureux d'art plastique. «Je voulais avant tout contribuer à pallier à cette insuffisance en espaces d'art. Et je suis très heureux d'avoir trouvé un grand espace pour la création de la galerie Linéart et dont l'inauguration a connu la participation de plus d'une vingtaine d'artistes peintres marocains. Cet espace me permet de garder toujours contact avec mes amis artistes peintres marocains et étrangers», révèle le galeriste artiste peintre Abdelbassit Ben Dahman. Les galeries, selon l'artiste peintre Ben Dahman, ne connaissent de grande fréquentation que pendant l'inauguration des expositions. «C'est comme d'ailleurs le cas pour toutes les galeries à travers le monde. Nous ne gagnons pas beaucoup comme le prétendent certaines personnes, les expositions coûtent beaucoup et je fais personnellement de mon mieux pour réussir à exister dans un domaine dont je suis très amoureux». Quelques artistes peintres ont choisi de créer leurs galeries d'art et espaces d'exposition dans les quartiers antiques et sites historiques de la ville. Comme c'est le cas de l'artiste peintre autodidacte Mohamed Raïss El Fenni. «J'ai commencé à pratiquer l'art plastique depuis l'âge de 20 ans et j'ai senti au début de ma carrière un manque d'espace d'exposition. Ce qui m'a poussé à créér en 1992 cette galerie Volubilis dans le beau quartier de la casbah. C'est un lieu de rendez-vous pour les artistes peintres et destiné beaucoup plus pour l'exposition des œuvres des jeunes artistes tangérois», dit-il. Et d'ajouter que «la galerie Volubilis se distingue par l'exposition des toiles des artistes peintres étrangers en passage à Tanger».