Autre tendance lourde dans notre société : s'évertuer à déprécier tous ceux qui «bougent» et s'efforcent de faire avancer les choses. En ces temps d'incivisme, d'incivilité, de déficit de citoyenneté, quelques gestes, quelques personnes, de par leur portée, de par leur conduite, redonnent espoir et «envie d'y croire». Quelque part ils sont «exemplaires» et en tout cas rompent avec les pratiques courantes. Au premier rang , je voudrais citer le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhannouch : cela n'a malheureusement pas fait la Une des journaux et pourtant son comportement est assez rare pour être signalé. Aziz Akhannouch a, en effet, refusé de percevoir ses émoluments de ministre, ainsi que ses frais de déplacements et de plus... il a procédé à l'aménagement de son bureau de ses propres deniers. Tout cela sans tapage ! D'ailleurs je ne suis même pas sûr qu'il soit très heureux que je le signale ici. Je ne le fais pas pour lui «cirer» je ne sais quelles «pompes», il n'en a pas besoin, mais bel et bien pour l'exemplarité du geste. En second lieu, je voudrais citer des jeunes Casablancais issus de différents quartiers et militants au sein d'associations de jeunes regroupées dans le réseau Maillage, qui, grâce à des sociétés d'assainissement ont passé les jours précédant l'Aïd à distribuer quelques 3500 sacs poubelles à autant de familles, tout en leur dispensant les conseils utiles au ramassage des déchets. Avec bien d'autres, bien sûr, ils ont ainsi contribué à la préservation de leur environnement immédiat, c'est-à-dire leurs quartiers et par conséquent Casablanca tout entière. Ces jeunes y ont consacré du temps, de l'énergie ; y ont mis beaucoup de cœur et ont —eux aussi— sans publicité, fait preuve d'exemplarité. Sûrement, à travers le Royaume de tels «exemples» foisonnent mais leur utilité sera d'autant plus grande, plus bénéfique si nous les mettons en avant, si nous les faisons connaître car trop souvent —et peut-être chez nous encore plus qu'ailleurs— la culture du défaitisme fait, elle, beaucoup de ravages! Autre tendance lourde dans notre société : s'évertuer à déprécier tous ceux qui «bougent» et s'efforcent de faire avancer les choses. C'est vrai en politique, dans les arts mais tout autant —voire plus— dans un domaine où l'on ne s'y attend guère : le monde associatif. Là, le dénigrement atteint des sommets, c'est pourquoi pour mon troisième «modèle» d'exemplarité je voudrais choisir une grande dame du militantisme associatif : madame Aïcha Chenna, présidente de «Solidarité féminine». Elle œuvre sans relâche pour les femmes seules et leurs bébés. Comme elle l'annonce, elle-même, avec une flamme de défi dans le regard, madame Aïcha Chenna est gravement malade. Elle a clamé avec force qu'elle consacrerait ses dernières forces à la cause qu'elle défend depuis des décennies : celle de ces femmes. Quel exemple n'est-ce-pas? Alors, des jeunes, une femme, un ministre, trois cas exemplaires de l'amour du pays, l'amour d'autrui, l'exemplarité de l'engagement. Une belle façon de conclure 2007 !