Transparency Maroc a annoncé, mardi à Rabat, la création de l'Observatoire national de la corruption et de développement de la transparence, ainsi qu'une entité juridique en vue de lutter contre ce fléau. Un Observatoire national de la corruption et de développement de la transparence vient d'être mis en place. Cette nouvelle structure a été créée par l'Association marocaine de lutte contre la corruption Transparency Maroc, avec l'appui et le soutien financier de l'ambassade des Pays-Bas au Maroc. La création de cet observatoire intervient après la ratification par le Maroc de la convention des Nations unies contre la corruption et coïncide avec la volonté du gouvernement de mettre en œuvre un plan d'action visant la création d'une Agence nationale de lutte contre la corruption. «L'objectif de cet observatoire est de collecter, traiter et promouvoir l'information sur les questions de corruption, de transparence et de gouvernance», affirme à ALM Azeddine Akesbi, secrétaire général de Transparency Maroc. Et d'ajouter : «des numéros seront publiés régulièrement afin de faire le point sur les sujets rentrant dans l'objet de l'observatoire. Chacun d'entre eux portera sur un thème précis. Le premier numéro porte sur les élections de 2007 en présentant leur déroulement et l'évaluation faite par les parties impliquées». Ainsi, l'observatoire a pour objectif de renforcer le droit d'accès à l'information en participant à la mise à disposition des citoyens d'une information de qualité et de contribuer à la lutte contre ce fléau. De manière plus spécifique, cette entité vise à formuler des propositions argumentées aux pouvoirs publics en matière de lutte contre la corruption et de promotion de la transparence en vue d'influencer leur action sur les plans législatif, réglementaires, procéduraux et organisationnels. Il s'agit également d'effectuer un suivi afin de fournir un référentiel précis à ce phénomène, ses mutations et ses tendances à venir. Il est à signaler qu'un comité de suivi de l'Observatoire, composé des membres des instances de direction de Transparency et autres professionnels a été mis en place. Chaque membre est chargé d'un secteur spécifique pour orienter l'Observatoire et assurer son suivi en produisant une note annuelle. Par ailleurs, Transparency Maroc a constitué « une cellule de soutien et de conseil juridique aux victimes de la corruption ». Cette cellule est destinée à accueillir des personnes ayant déposé des plaintes pour corruption, de les orienter et de leur apporter une assistance et une aide juridique. «Deux avocats suivent les demandes des plaignants, chaque vendredi», indique M. Akesbi. Cette expérience permettra d'élaborer un guide qui offre des conseils et des adresses utiles aux victimes de corruption. Concernant l'indice de perception de la corruption en 2007, le Maroc a connu une amélioration. Le Maroc est passé de la 79e à la 72e place, avec une note de 3,5 points. «Il s'agit d'une très légère amélioration qui est due à certains signaux positifs qui ont été captés par les observateurs internationaux, à savoir, la ratification de la convention des Nations unies, l'adoption d'un texte pour la création d'une instance centrale pour la prévention contre la corruption et les textes sur la déclaration du patrimoine. Ce léger espoir est loin de faire sortir le Maroc de la zone des pays à corruption endémique», révèle le secrétaire général de Transparency Maroc. Les résultats actuels de l'Observatoire inspirent confiance quant au développement escompté de son activité et la réalisation d'objectifs plus ambitieux.