Il urge de rectifier l'image erronée qu'ont certains de l'Islam. C'est la leçon à tirer du message royal à la réunion de Bruxelles sur le dialogue inter-religieux Le Maroc est un pays de tolérance et de coexistence entre les religions. C'est un fait. Un constat. C'est le sens profond du message adressé par S.M. le Roi Mohammed VI à la réunion inter-confessionnelle sur le thème : “La Paix de Dieu dans le monde” et qui s'est tenue les 19 et 20 décembre courant à Bruxelles. La réunion, on en convient, se tient alors que le monde vit à l'heure des discours anti-islamiques, après les attentats du 11 septembre et les amalgames qui en ont résulté. Parfois d'ailleurs à dessein. Aussi, est-il primordial de rectifier les choses et de placer chaque événement dans son contexte loin des préjugés et des anathèmes. C'est dans cet état d'esprit que l'on peut comprendre le message royal. “Le Royaume du Maroc, terre de dialogue et de rencontres, sera heureux d'accueillir cette réunion afin de poursuivre l'action entreprise, d'approfondir et de consolider l'entente, la paix et le dialogue”, a affirmé le Souverain. Il est vrai que depuis toujours, le Maroc a servi de creuset de civilisations et de religions. Et il est vrai aussi que les diverses confessions ont élu domicile au Maroc en bonne intelligence. Des dirigeants de confession juive et chrétienne ont été, certains le sont toujours, de hauts responsables de l'Etat. Et il est tout à fait légitime que le Maroc se dit prêt à accueillir une réunion élargie du dialogue inter-religion. Soulignons dans ce même contexte que le Pape Jean Paul II a commencé ses visites en Terre d'Islam par son déplacement à Casablanca, il y a presque deux décennies et où il a été reçu par le Souverain défunt S.M. Hassan II. Mais assister à une réunion n'est pas une fin en soi. Le Souverain a appelé dans ce sens à ce que la réunion de Bruxelles soit couronnée “par l'élaboration d'une charte d'éthique entre les religions monothéistes, qui soit de nature à consacrer, dans la pratique, les valeurs que nos religions ont en commun, une charte à la mesure des aspirations qui animent nos peuples, toutes croyances confondues, pour édifier un avenir sûr, empreint de paix et de quiétude». Mais une question qui taraude l'esprit. Pourquoi tant focaliser sur l'Islam et ses liens avec le terrorisme ? Est-ce une volonté manifeste de nuire à l'image de l'Islam par ses ennemis ou est-ce une réaction à ce que commettent certains au nom de l'Islam ? Les deux hypothèses se rejoignent. Et l'amalgame se trouve d'autant plus facile qu'il est nourri par des campagnes de presse fortement orientées contre l'Islam. Cette religion devient synonyme de fanatisme, d'archaïsme et d'intolérance. C'est ce que le Maroc cherche à démentir, en donnant l'image d'un Islam fidèle à ses origines et ouvert sur le futur. Donc projeté vers l'avenir. Il urge de rectifier par les gestes l'image erronée qu'ont certains de l'Islam. Il urge aussi de faire comprendre aux autres confessions que l'Islam n'est pas une religion qui fait peur. Bien au contraire. «Si les participants à cette conférence ont exprimé de façon sincère et fidèle l'appel de l'Islam à la paix, au dialogue et à la parfaite coexistence entre les hommes, je tiens à confirmer les propos qui ont été clairement énoncés, à savoir que l'Islam incarne l'ensemble de ces valeurs aussi bien dans son essence que par la méthodologie prônée par son discours. En effet, le Saint Coran a préconisé de façon claire le dialogue sur la base d'une approche rationnelle, notamment dans le verset suivant : “Dis : (Ô gens du Livre, venez à une parole commune entre nous et vous : Que nous n'adorions que Dieu, sans rien Lui associer, et que nous ne prenions point les uns les autres pour seigneurs en dehors de Dieu)” » a souligné SM le Roi dans son message lu par Abdelkebir Alaoui Mdaghri, ministre des Habous et des Affaires islamiques.. Le Maroc persiste et signe. Le dialogue est le seul moyen à même de lever toutes les ambiguïtés et effacer tout amalgame.