Dénommé le poète de la république dans le pays du million de poètes, Hanany Ould Sidi Balle est l'un des poètes mauritaniens les plus connus de son époque. Ses vers portent un amour immense au Maroc. Issu d'une famille bien connue en Mauritanie, Hanany Ould Sidi Balle a pu facilement s'imposer comme l'un des grands poètes que compte ce pays de million poètes. Il combine aisément les mots, les sonorités et les rythmes pour offrir aux mordus de la poésie des vers pleins de sensations et d'émotions. Ce vétéran de la poésie hassanie est né en 1956 dans un village au sud de la Mauritanie. Après avoir passé plus de dix ans à l'école coranique, il a intégré l'université, branche littérature arabe. Cette littérature à laquelle il voue une passion particulière. Diplôme en poche, il s'est lancé à la conquête de la poésie arabe et hassanie, pour assouvir sa soif de ce genre littéraire. Aujourd'hui, il en est l'un des pionniers. Ses poèmes hassanis lui ont valu le respect et l'admiration de tous. Après de nombreuses participations aux rencontres poétiques dans une vingtaine de pays, rendez-vous qu'il a toujours marqués par ses empreintes, Hanany s'est vu attribuer plusieurs prix mérités. En 2001, il a été honoré au Sénégal et en 2006 au Koweït . Toutefois, la récompense, qui l'a vraiment marqué, reste celle qu'il avait reçue dans son pays d'origine en 1995 : le ministre mauritanien de la Culture l'a décoré du titre de «Poète de la république». Ce titre est considéré, dans ce pays de million de poètes, comme un privilège, dont rêve chaque intellectuel. «Ce titre est une reconnaissance officielle de mes talents. C'est un honneur pour moi d'être considéré comme tel dans mon pays», dit-il. Aujourd'hui, il est inconcevable de parler de la poésie hassanie sans passer par ce grand nom. Hanany dédie ses vers aux peuples arabes, notamment ses frères marocains. Il a toujours été conscient de ses responsabilités de poète. Et ce, en étant engagé pour les causes des pays arabes, et en appuyant leurs revendications légitimes, à travers ses vers, notamment l'unité maghrébine, qui le préoccupe, depuis toujours. Son vœu le plus cher est de voir les pays arabes consolider leur unité. Pour Hanany, le Maroc est aussi son pays et il lui tient à cœur. Il a fait de sa cause légitime l'un de ses principaux sujets : «je défends, à travers ma poésie, la marocanité du Sahara». L'une de ses poésies favorites parle aussi des villes du Maroc, de Dakhla à Tanger. Hanany souligne qu'une petite lecture de l'Histoire notamment, les écrits des poètes d'antan témoignent de la marocanité de cette région.L'amour qu'il porte au Maroc date de sa première visite à Laâyoune en 1975. Depuis cette date, ses voyages vers cette ville, chef-lieu du Sahara marocain, sont devenus plus fréquents. Selon lui, Laâyoune n'a rien à voir avec celle qu'il a visitée auparavant et il est convaincu qu'un avenir prometteur attend cette merveille saharienne. Pour Hanany, la poésie est une responsabilité avant d'être un talent. Cet intellectuel mauritanien va publier dans les jours à venir deux livres, l'un est une comparaison entre la poésie arabe et la poésie hassanie, et l'autre se penche sur la complémentarité entre la littérature et la musique.