Le gouvernement se penche sur la préparation d'une stratégie de développement du secteur agricole en concertation avec la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural. Entretien avec Ahmed Ouayach, président de la Comader. ALM : Avec le département de tutelle, vous êtes en train d'élaborer une stratégie pour le développement du secteur agricole. De quoi s'agit-il au juste ? Ahmed Ouayach : Effectivement, l'élaboration d'une stratégie pour le développement du secteur agricole a été au menu de notre première réunion avec le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, Aziz Akhannouch, lundi dernier à Rabat. Cette stratégie s'inscrit dans le cadre d'une feuille de route signée, le 16 juillet 2007, entre ce ministère et la Comader pour réformer les filières agricoles. Il s'agit précisément de la filière céréalière qui connaît de graves problèmes, la filière laitière et la filière sucrière. Pour cette dernière, un contrat-programme est mis en place. Nous avons également procédé à la création de la Finasucre. Quelles sont les grandes lignes de cette stratégie ? Il s'agit d'un grand plan émergence pour l'agriculture. Les chantiers de la restructuration concernent en fait de 13 à 15 filières agricoles. Lors de notre réunion avec le ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime, nous avons également abordé le dossier de l'eau. D'ailleurs, M. Akhannouch est président de la région Souss-Massa Daraâ qui souffre beaucoup de ce problème. Nous avons aussi passé en revue le dossier fiscal et autres actions de recherches et développements dans ce secteur. À tout cela, il faut ajouter le phénomène du réchauffement climatique.
Pour la filière céréalière, peut-on s'attendre à une décision forte ? Pour la filière céréalière, il ne faut pas parler de décision forte, mais de décision normale. Il y a des régions au Maroc qui ne doivent pas continuer à planter des produits céréaliers et générer des rendements ridicules. Trois sur cinq années agricoles sont mauvaises. Ces dernières années, une bonne campagne agricole est devenue une exception. La question qu'il faut poser maintenant, c'est comment convertir ces producteurs et quels sont les investissements à prévoir pour se lancer dans de nouvelles filières.