En prévision du dernier match amical contre la Namibie, Henri Michel avait convoqué Noureddine Boukhari en remplacement de Mbarek Boussoufa récemment blessé avec le RSC Anderlecht. Enième rappel pour ce joueur dont le talent n'est plus à prouver mais qui a toujours eu un mal fou à se frayer une place au sein de notre sélection. Tous les techniciens vous le diront, Boukhari c'est la classe à l'état pur. Peut être le seul joueur marocain actuel à avoir cette faculté de lever la tête balle au pied. Très bon gaucher, véritable technicien de la passe, Boukhari a souvent impressionné les observateurs par sa qualité technique qu'il utilise pour faire jouer ses coéquipiers. La vision du jeu, voilà l'atout-maître de ce jeune joueur issu de l'immigration du côté de Rotterdam. Il débute au Sparta local quand en 2002, le public marocain entend pour la première fois parler de ce milieu offensif. Eliminée du Mondial asiatique à l'époque, la sélection tente de se reconstruire. Coelho, qu'on a maintenu à son poste de sélectionneur, le convoque pour la CAN 2002 au Mali. Le Maroc y fait pâle figure (élimination dès le premier tour) et Boukhari qui découvre pour la première fois les joutes africaines est méconnaissable. Nommé sélectionneur, Zaki ignore dans un premier temps Boukhari, pourtant depuis transféré au prestigieux Ajax Amsterdam, club formateur des Cruyff, Van Basten Rijkaard et autres. La CAN 2004 se jouera donc sans lui. Chemakh, Hadji et compagnie s'en donnent à cœur joie sur les pelouses tunisiennes et le Maroc atteint la finale à la surprise générale. Fort de ce succès, Zaki est porté aux nues. On lui assigne désormais la mission de qualifier le pays au Mondial allemand et donc reprendre la belle histoire, interrompue en 2002, du Maroc avec la Coupe du monde. Pour cela, Zaki renforce son effectif. Boukhari, qui forme une belle triplette à l'Ajax en compagnie de l'Egyptien Ahmed Hossam Mido et du Ibrahimovic, est rappellé pour le début des éliminatoires. Il y fait souvent banquette au point d'être à nouveau oublié. Barré par les Hadji, Chemakh et autre Zaïri (incontestable à l'époque) mais aussi par d'autres joueurs comme Boussaboune ou Ahnafouf qui pointent également leur nez. Il revient à l'aube de la saison 2005-2006, après une prestation époustouflante en supercoupe des Pays-Bas face au PSV. Il est titulaire lors du décisif Tunisie-Maroc à Rades. Boukhari livre une très belle partie mais le Onze marocain concède le nul (2-2), or seule la victoire l'aurait qualifié. Zaki démissionne. Après l'intermède Troussier, Fakhir est appellé à la rescousse deux semaines avant le début de la CAN 2006. Boukhari est logiquement dans la pré-sélection des 28 joueurs ….avant d'être à la surprise générale écarté. Amer, il jure ne plus revenir en sélection tant qu'elle est sous la houlette de Fakhir. Il revient néanmoins sur sa décision et participe à deux rencontres des éliminatoires de la CAN 2008. Après une expérience malheureuse au FC Nantes, Boukhari est de retour aux Pays Bas et plus précisément au Sparta Rotterdam, club de ses débuts où il arbore le brassard de capitaine. Arrivé à maturité (27 ans), on espère tous le voir enfin briller sous les couleurs nationales et exprimer le formidable talent que décelent ses pieds. Pourquoi pas en janvier prochain sur les pelouses ghanéennes ?