La pêche demeure une source de revenu pour plusieurs centaines de familles zaïlachies. Mais devant l'insuffisance d'une infrastructure portuaire de base et en l'absence d'une véritable aide de l'Etat, ce secteur connaît une baisse d'activité. La pêche demeure un secteur-clé de l'économie de la petite ville d'Asilah. Cette activité a connu une certaine amélioration avec l'aménagement, au milieu des années 80, du port d'Asilah. La pêche fait ainsi vivre des centaines de familles. Les professionnels estiment que ce secteur est en mesure de créer plus d'emplois et générer davantage de revenus si l'on équipe le port de la ville, qui demeure inachevé, plus de vingt ans après sa mise en service. «Devant le manque d'une infrastructure portuaire de base, la quantité totale de prises de poisson connaît une chute constante. Et en absence d'une véritable aide de l'Etat aux pêcheurs et armateurs, ces derniers se voient contraints de vendre leurs barques et se convertir dans d'autres métiers. Le secteur souffre également d'une diminution constante de la main d'œuvre qualifiée et spécialisée», indique, Mohamed Ghaïlani, le président de l'Association des armateurs de la pêche côtière à Asilah. Ce dernier fait remarquer que cette situation a entraîné une chute d'environ 50% de la flotte locale côtière pour atteindre actuellement le nombre de 13 bateaux, alors qu'en 2001 cette flotte comptait 25 unités. Il faut souligner que ces 13 bateaux côtiers font travailler environ une dizaine de personnes et auxquels s'ajoutent plus de 100 petits bateaux, dédiés à la pêche artisanale. Et la quantité totale de la production locale de poisson ne représente qu'environ 0,2% de l'ensemble des prises de poisson dans la région Tanger- Tétouan. Au niveau local, la valeur des prises est de près de 4 millions DH, représentant ainsi par une contribution très faible d'à peine 1% au niveau régional. M. Ghaïlani regrette aussi le fait que les pêcheurs de la ville d'Asilah ne puissent pas prendre la mer pendant la saison hivernale, considérée pourtant comme une saison de pêche par excellence. «L'hiver, selon les professionnels à travers le monde, est une saison pleine, où la mer est plus poissonneuse en comparaison avec le reste de l'année. Mais, nous ne pouvons toujours pas aller pêcher en haute mer. Le chenal d'entrée a toujours constitué un point noir ; un nombre important des pêcheurs y a trouvé la mort », précise- t-il, rappelant que «cet endroit doit être dragué chaque année pour nous permettre de pêcher en toute sécurité comme c'est le cas pour les autres villes côtières. La pêche artisanale est la plus touchée, puisque pour gagner leur pain quotidien, les pêcheurs risquent leur vie ainsi que leurs biens». Les marins pêcheurs zaïlachis se disent non confiants en leur avenir. «Plusieurs centaines de marins pêcheurs risquent d'être réduits au chômage avec l'entrée en vigueur du plan d'interdiction de la pêche à l'aide des filets maillants dérivants, qui sera opérationnel en 2008. Nous appelons les responsables à traiter notre dossier pour trouver une solution. Surtout que cette problématique touche également d'autres activités socio-économiques de la ville», déplore M. Ghaïlani. Créée en 1996, l'Association des armateurs de la pêche côtière à Asilah vise la promotion du secteur de la pêche au niveau local et l'amélioration des conditions du travail des professionnels.