Le complexe portuaire d'Asilah manque d'une véritable infrastructure de base. Il demeure inachevé plus de vingt ans après sa mise en service. Pilier de l'économe de la ville, le port d'Asilah fait vivre des centaines de familles. Situé en plein centre-ville, il a été reconstruit sur les vestiges d'un ancien port romain. Sa réalisation a coûté un investissement important, mais, plus de vingt ans après sa mise en service, il reste toujours un chantier inachevé. Ce complexe portuaire n'est approvisionné que depuis quelques années en eau et en électricité. Et selon les professionnels, le port manque d'une véritable infrastructure portuaire qui lui permette de concurrencer les autres ports des régions côtières avoisinantes. Pour le président de l'Association des armateurs de la pêche côtière à Asilah, Mohamed Ghaïlan, «la création du port d'Asilah était très attendue par les habitants et les professionnels du secteur. Nous voulions un véritable projet pour l'accélération du développement socio-économique de la ville. Mais c'est une grande déception, le port est resté depuis le lancement de ses travaux un chantier inachevé depuis plus de vingt ans». M. Ghaïlan regrette aussi le fait que les pêcheurs de la ville d'Asilah ne peuvent pas pêcher pendant la saison hivernale, considérée pourtant comme une saison de pêche par excellence. «Pour les professionnels, c'est la saison pleine où la densité de poissons est très bonne. Mais, les chalutiers ne peuvent aller pêcher en haute mer. Le chenal d'entrée a toujours constitué un point noir, un nombre important des pêcheurs y a trouvé la mort. Il doit être dragué chaque année pour nous permettre de pêcher pendant cette saison comme c'est le cas pour les autres villes côtières. Surtout pour la pêche artisanale dont les pêcheurs risquent leur vie ainsi que la perte de leurs biens», explique-t-il. Les pêcheurs, poursuit M. Ghaïlan, viennent, grâce aux efforts de l'association, d'avoir des locaux au port. Et le complexe portuaire vient aussi de se doter d'une petite station-service pour la vente du carburant, mais elle n'est pas toujours opérationnelle. «Ce qui nous oblige d'acheter ce produit à l'extérieur du port et nous empêche ainsi de profiter de la subvention accordée aux pêcheurs sur le prix du carburant», souligne-t-il. Par ailleurs, le port d'Asilah manque d'un véritable bassin de radoubage pour la réparation et le carénage des bateaux. Pour réaliser ces travaux, les armateurs zaïlachis doivent se rendre à Tanger ou à Larache. Par ailleurs, le port ne dispose toujours pas d'une salle frigorifique ni d'une usine à glace. Notons que le port d'Asilah compte 17 bateaux de pêche côtière et près de 100 bateaux de pêche artisanale.