A l'instar des autres villes côtières, Asilah est en pleine activité en cette période estivale. Des projets d'aménagement et d'embellissement viennent renforcer sa position en tant que lieu de prédilection pour les touristes. Comme chaque été, la ville d'Asilah vit au rythme de la fête. Ses sites touristiques et historiques se mettent en valeur et connaissent une grande affluence des vacanciers. Ces deux dernières années, la cité blanche a accueilli plusieurs projets d'aménagement et d'embellissement des espaces publics, au bonheur des estivants et amoureux de la ville. Les projets ne se concentrent plus dans l'ancienne médina comme c'était le cas pendant plus d'une vingtaine d'années. Pour Ghizlane Jaâbari, ingénieur et chef de service d'étude et de programmation à la municipalité d'Asilah, la plantation d'arbres, l'éclairage, ainsi que les travaux de pavage, de voirie et de bordures ont concerné, entre autres, la côte et les trois célèbres places : M'ssalah, Senghor et Tchicaya U Tam'si. La place Mohammed V connaît actuellement les mêmes travaux «qui sont le fruit d'un accord de partenariat entre la municipalité d'Asilah et la Junta de Andalucia», a-t-elle souligné. Zayla ou la ville du festival, comme aiment à l'appeler certains, demeure un lieu d'inspiration pour plusieurs artistes. Comme c'est le cas pour Hassan Zarrou, artiste contemporain, qui vient de créer la nouvelle fontaine de la place Mohammed V. «C'est une grande sculpture de plus de deux mètres de hauteur et un mètre de largeur. Les travaux ont commencé depuis presque un an et prendront fin d'ici une semaine. La fontaine sera baptisée «passeur de lumière». Cela reflète l'aspect majestueux de cette ville qui porte le nom d'une princesse : Zilis», explique M. Zarrou, un Franco- marocain qui a vécu une grande partie de son enfance à Asilah. D'une population de 30.000 habitants, Asilah voit ses pensionnaires se multiplier par quatre durant l'été. Selon les données officielles, elle accueille plus de 20.000 estivants par jour en cette période. Les touristes viennent admirer ses belles plages de l'océan Atlantique et ses sites historiques et touristiques qui la distinguent des autres villes côtières. L'ancienne médina est la plus fréquentée, parce qu'elle compte plusieurs merveilles. Les estivants s'y arrêtent pour contempler un coucher du soleil unique dans un endroit unique, mais aussi pour visiter la place Krikia qui se distingue par son aspect romain. Plusieurs sites ont contribué également à la renommée de la ville, tel que les murailles de la casbah, la tour Al Kamra, la place Krikia, le palais Raïssouni (Palais de la culture)... Et, selon le chercheur en histoire et vice-président de l'association Ibn Khaldoun de recherche historique et sociale à Asilah, Mostapha Zian, «la médina d'Asilah renferme encore des vestiges témoins des civilisations phénicienne, carthaginoise, romaine, portugaise et espagnole. Plusieurs des monuments historiques gardent encore l'empreinte de leur présence, les murailles, les portails, le donjon Kamra...». Et d'ajouter que la ville a connu, également, une période exceptionnelle marquée par la cohabitation entre Musulmans, Chrétiens et Juifs. «La ville garde encore les vestiges d'un four, une synagogue et un vieux cimetière juif, ainsi qu'une église en plein centre-ville», indique l'historien. Il n'est donc pas surprenant que plusieurs touristes venus assouvir leur soif de découverte, au départ, soient tombés sous le charme d'Asilah. Ils y sont restés pour toujours.