Outre la période estivale, la ville blanche séduit toujours une certaine clientèle, dont les artistes et les écrivains. Même si Asilah manque d'une véritable infrastructure d'accueil et d'animation, elle aspire à conquérir plus de touristes. La ville d'Asilah compte, en tout et pour tout, six hôtels classés : deux de 3 étoiles, deux de 2 étoiles et deux autres d'une étoile. Cela donne une capacité totale de 530 lits seulement. Bien que la ville d'Asilah dispose de grandes opportunités touristiques, ces dernières demeurent donc inexploitées. La corniche, qui est un lieu de promenade privilégié, ne compte que deux restaurants de poissons. La ville, rassurent les professionnels du secteur touristique, continue, tout de même, à séduire les personnalités de renom international qui choisissent toujours de passer leurs vacances à Asilah. La ville s'impose aussi en sa qualité de cité culturelle et artistique. Alors comment faire bouger les choses ? Les professionnels proposent l'organisation de campagnes de publicité auprès promoteurs immobiliers nationaux et étrangers. Des projets touristiques, dont celui d'Asilah Marina Golf, sont en cours de réalisation, «mais ne peuvent assurer l'animation de la ville, puisqu'ils ont beaucoup plus un aspect résidentiel qu'hôtelier», indique Badr Louidiyi, directeur d'un hôtel à Asilah. Pour les professionnels, la haute saison se situe entre la fin des deux mois de juin et de juillet. «L'infrastructure hôtelière, y compris les hôtels non classés à Asilah, compte environ 800 lits et connaît un taux d'occupation entre 30 et 40%. Mais, nous comptons toujours les grandes célébrités parmi nos clients», fait remarquer M. Louidiyi. Et de poursuivre : «nous déployons beaucoup d'efforts pour continuer à travailler au cours de l'année. Nous concluons des contrats entre des voyagistes étrangers et marocains pour pouvoir travailler pendant toute l'année. Notre budget dépend ainsi de ces séjours week-end, effectués essentiellement par les touristes espagnols». Ce directeur souligne aussi que les professionnels aspirent à créer une association pour mettre un terme à cette morosité que connaît le secteur. «Mais ce projet n'a pas pu être réalisé à cause de grandes difficultés que nous connaissions», regrette-t-il. A l'instar des autres villes touristiques, comme Fès, Marrakech et Essaouira, les pouvoirs publics sont appelés, affirment les professionnels, à lancer des campagnes promotionnelles en faveur de la ville d'Asilah. Le festival culturel international d'Asilah, un des événements les plus médiatisés au niveau international, demeure le seul moyen de promouvoir le secteur touristique. «C'est pourquoi, nous avons toujours souhaité que ce moussem culturel ait lieu à la fin du mois de juin ou au début du mois de juillet pour allonger davantage la période de haute saison», souligne M. Louidiyi. Les hôteliers de la ville pratiquent, de leur côté, des réductions allant de 25% à 50%, au cours de la haute et de la baisse saisons pour attirer davantage de clients. «Nous ne pouvons dépasser ce plafond vu le grand nombre de dépenses et des taxes auxquelles nous devons faire face», explique M. Louidiyi. Et d'ajouter : «les pouvoirs publics sont appelés aussi à accorder des facilités pour encourager le tourisme interne, qui continue d'enregistrer une forte hausse. Mais la plupart des touristes nationaux ne peuvent passer toutes leurs vacances dans des établissements classés. Les tarifs sont chers, même pour des touristes étrangers qui choisissent d'habitude les hôtels classés». Les professionnels déplorent la concurrence déloyale de la part des propriétaires de certains immeubles résidentiels et des anciennes maisons traditionnelles situées dans la médina. Comme c'est le cas de Mohamed Jalil Haddad, copropriétaire d'un l'hôtel, qui appelle à une grande vigilance de la part des autorités pour mettre un terme à ces mauvaises pratiques. Mais il se dit très optimiste quant à l'avenir de ce secteur. «Notre établissement enregistre pratiquement 50% de nuitées même en période de basse saison. La ville continue de séduire une grande clientèle aussi bien étrangère que nationale. C'est pourquoi nous sommes en train de réaliser des travaux d'extension pour agrandir ce projet. Et nous envisageons aussi de créer un projet de maisons d'hôtes aux environs d'Asilah», assure-t-il.