Le directeur de l'hebdomadaire Alwatane, Abderrahim Ariri et le journaliste Mustapha Hormatallah, ont été condamnés respectivement à 6 mois de prison avec sursis et huit mois de prison ferme. Levée de suspense sur le sort des deux journalistes Abderrahim Ariri et Mustapha Hormatallah, accusés d'avoir publié des documents confidentiels des services de sécurité. Le tribunal de première instance de Casablanca a rendu hier son verdict. Abderrahim Ariri a écopé de six mois de prison avec sursis assortis de 1000 dirhams d'amende, alors que Mustapha Hormatallah, du même journal, a été condamné à huit mois de prison ferme et une amende de 1000 dirhams. Une condamnation qui a étonné à la fois les observateurs et les juristes. «Il s'agit de la première fois qu'un accusé principal qui est le directeur de la publication, dans les délits de presse, est condamné à une peine inférieure de celui que la même loi considère comme un complice à savoir le journaliste», indique un avocat à sa sortie du tribunal. Abderrahim Ariri, qui était poursuivi en état de liberté provisoire, et M. Hormatallah, qui comparaissait en détention, étaient poursuivis pour «recel de documents obtenus à l'aide d'une infraction». Le jugement rendu hier permet de clore la première étape d'une affaire qui a éclaté le 14 juillet dernier après la publication par Alwatane d'un dossier intitulé «Les Rapports secrets derrière l'état d'alerte au Maroc». Le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) avait affiché sa solidarité avec les journalistes poursuivis dans cette affaire. Rappelons que les huit militaires impliqués dans cette affaire ont été condamnés, la semaine dernière, à des peines allant de 6 mois à 5 ans de prison ferme pour «divulgation du secret professionnel» et «atteinte à la sécurité extérieure de l'Etat». Le capitaine Mohammed Maâji, qui a reconnu avoir livré des documents secrets à Abderrahim Ariri, et à Mustapha Hormatallah, a écopé de 5 ans de prison et 10.000 dirhams d'amende pour «violation du secret militaire et atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat». Tout comme M. Maâji, de même Hassan Bassine, un ex-adjudant chef du 5ème bureau des FAR (sécurité militaire), a écopé de 5 ans de prison ferme, assortis d'une amende de 10.000 dirhams. Le fait qui lui a été reproché est le même : «violation du secret militaire et atteinte à la sécurité extérieure de l'Etat». Les six autres prévenus, dont trois colonels, ont reconnu avoir eu des contacts avec les journalistes d' «Alwatane Alane» mais ont assuré ne leur avoir jamais donné une information secrète. S'agissant des verdicts prononcés à leur encontre, les colonels M'barek Lemmou et Mohamed Fadel, le commandant Abdelmajid Jouti et le gendarme Jamal Khadri ont écopé d'une peine de 2 ans de prison chacun. Quant au colonel à la retraite Mohamed Zakri et l'ex-adjudant Ahmed Rachidi, ils ont été condamnés à une peine de 6 mois de prison assortie d'une amende de 10.000 dirhams chacun.