Présent à Tanger depuis 1999, le groupe Delphi annonce la construction d'une nouvelle unité à la TFZ. 300 millions DH d'investissements et 3.000 emplois sont à la clé. Delphi, ancienne division du constructeur américain General Motors, décide de renforcer son implantation au Maroc. Un mémorandum d'entente a, en effet, été signé, mercredi 1er août, à Rabat, entre le gouvernement du Maroc et le groupe américain Delphi. Le texte porte sur l'installation d'une nouvelle unité de production de composants automobiles à la Zone Franche d'exportation de Tanger (TFZ). La nouvelle unité spécialisée dans les systèmes de fabrication électrique et électronique pour l'industrie automobile, nécessitera un investissement de 300 millions DH et permettra la création de 2.500 à 3.000 nouveaux emplois en trois années. «Cette décision revêt une grande importance pour les investissements américains au Maroc, et confirme que les accords de libre-échange que le Royaume a conclus ont eu un impact remarquable sur les investissements étrangers et les échanges du Maroc», souligne Salaheddine Mezouar, ministre de l'industrie, du Commerce et de la mise à niveau de l'économie, dans une déclaration à la presse. Ce nouvel investissement confirme également «la justesse des efforts du Maroc au niveau du secteur automobile», ajoute le ministre. Les investissements en logistique consentis dans le domaine et la proximité du Maroc du plus grand marché de consommateurs au monde encourage les entreprises américaines à investir au Maroc. L'implantation de la nouvelle unité de Delphi à l'intérieur de la TFZ, outre les avantages fiscaux que cela lui procure, met l'entreprise à l'abri des conflits sociaux tels que ceux qui ont perturbé récemment son activité. Sa première unité de production sise sur la RN1, à la sortie de Tanger, a été littéralement assiégée dernièrement et pendant plusieurs semaines par des militants de l'UNMT, syndicat proche du PJD. Ce conflit social a conduit à la perte des emplois à quelque 450 anciens salariés de l'entreprise qui ont été renvoyés pour abandon de poste. Un procès a été intenté par ces anciens salariés de Delphi et le tribunal de première instance de Tanger vient de les éconduire donnant raison à l'entreprise. Pour rappel, le groupe Delphi est présent, à Tanger depuis 1999 et emploie 4.500 salariés. La construction de cette nouvelle unité fera du groupe la plus grande entreprise de construction des composants automobiles à Tanger. «Ce genre d'investissement fort et lourd consolide nos stratégies. Nous voulons devenir une plate-forme régionale pour les équipements automobiles, mais aussi à terme, pour la construction automobile», a affirmé M. Mezouar. Pour James A. Spencer, président du groupe Delphi, cet investissement est «destiné à répondre à la demande croissante des clients constructeurs et de leur fournir des systèmes électriques et électroniques performants pour répondre à la complexité croissante des véhicules». Par ailleurs et selon de journal financier français La Tribune, Delphi qui cherche de sortir de la protection de la loi sur les faillites (Chapitre 11) a indiqué mercredi qu'il acceptait une offre de 2,5 milliards de dollars émanant d'un groupe de fonds d'investissement emmené par Appaloosa Management. Cette offre de renflouement est de 25% inférieure aux 3,4 milliards promis initialement par Cerberus, avant qu'il ne se rétracte. Ce plan prévoit que Delphi paie à General Motors, son ancienne maison-mère et principal client, 2,7 milliards de dollars en cash, et non plus partiellement en actions comme prévu. Situé dans le Michigan aux Etats-Unis, Delphi a réalisé un chiffre d'affaires de 26,4 milliards de dollars en 2006. Le groupe emploie quelque 170.000 personnes dans 36 pays à travers le monde.