A l'instar de l'ambiance sereine ayant baigné les délibérations à la Chambre des Représentants, les Conseillers se sont attelés à leur tour à l'adoption du projet. C'est sans surprise que les Conseillers ont adopté, le vendredi 15 décembre, le projet de la loi de Finances. Lors de la séance plénière l'argentier du Royaume a encore une fois rappelé le contexte dans lequel le projet a été élaboré. Dans son intervention devant la Chambre des Conseillers, M. Fathallah Oualalou a tenu à préciser que le taux d'inflation n'a pas enregistré une augmentation malgré la hausse de la dette intérieure. Et d'ajouter que les contraintes auxquelles a fait face le gouvernement se sont transformées en opportunités. Faisant allusion à la baisse de la dette extérieure, l'augmentation du volume des investissements et les effets des mesures dans la lutte contre les effets de la sécheresse. L'adoption du projet ne s'est pas faite sans douleur. Le texte en question a divisé les partis de la majorité. A leur tête l'Istiqlal. En vertu de l'article 51 de la loi organique des Finances, M. Oualalou a refusé l'ensemble des amendements proposés par cette formation. Ce refus a provoqué la colère des compagnons de Abbas El Fassi. La tension entre l'USFP et l'Istiqal a atteint son point culminant lorsque le parti de Abderrahmane Youssoufi a laissé entendre que l'attitude de l'Istiqlal vis-à-vis de cette loi s'inscrit dans une vision électorale. Les deux partis se sont livrés à une guerre de mots sur les colonnes de leurs supports. A dix mois des élections, il semble que l'Istiqlal ne veut pas assumer le bilan d'un gouvernement dont il est fait partie. Cette tension autour de la loi de Finances ne fait que confirmer les rapports entre les principales formations du gouvernement. Mises à part ces querelles, le projet de loi n'a pas fait l'objet d'un débat houleux tant au niveau des Représentants que des Conseillers. Le 17 novembre, l'adoption du texte par la Première Chambre a été caractérisée par l'abstention de la quasi-majorité. Lors de la séance plénière, la salle a été complètement archi-vide. Toutefois, le projet a subi quelques petits amendements sans grande importance. Il s'agit entre autres de l'élargissement de la taxe sur le ciment au vrac et l'exonération de la TVA pour les actes médicaux relatifs aux soins dentaires et aux prestations des cliniques et des laboratoires médicaux. Par ailleurs, le projet n'a prévu aucune mesure pour les secteurs des technologies de l'information et du textile.