Marrakech connaîtra une rude concurrence pour les neuf sièges impartis à ses trois circonscriptions. Le «contingent» des avocats fait face aux hommes d'affaires et aux élus locaux. Le vote du milieu rural sera déterminant. La ville de Marrakech dispose aussi de ses «circonscriptions de la mort» en référence à la rude concurrence que se livreront les partis politiques, notamment les formations traditionnelles, autour des neuf sièges impartis à ses trois circonscriptions. Si ces dernières ont changé d'appellations suite aux modifications apportées au découpage électoral, les Marrakchis s'entêtent toujours à parler de «Marrakech-Médina», «Marrakech-Ménara» et «Sidi Youssef Benali» au lieu d'un ordre affectant un numéro à chaque circonscription. A la ville ocre, l'USFP a choisi de reconduire les mêmes têtes, soit les trois avocats Mohamed Lakhssassi, Abderrafih Jouahri et Driss Aboulfadl au moment où l'Istiqlal a opté, de nouveau, pour Ahmed Khalil Boucetta et M'hamed Khalifa. Le PJD, qui n'a eu aucun siège à Marrakech en 2002, tentera une percée lors du prochain scrutin alors que d'autres partis, comme le RNI et l'UC auront également leur mot à dire et comptent sur des profils capables de relever le défi des urnes. Dans la 1ère circonscription (ex-Marrakech-Médina), on retrouve ainsi, comme tête des listes de leurs partis respectifs, Ahmed Khalil Boucetta (PI), Mohamed Lakhssassi (USFP), Abdelaziz Driouch (MP), mais aussi le RNI Mohamed Fouad El Hourri (président de l'arrondissement Méchouar-Kasbah et président du conseil préfectoral), l'homme d'affaires Najib Reffouch (UC) et le jeune avocat PJD Younès Benslimane. Dans la 2ème circonscription (ex-Marrakech-Ménara), on aura droit à un face-à-face entre l'ex-bâtonnier Driss Aboulfadl (USFP), l'UC Mohamed Mahfoud, président de l'arrondissement de la Ménara, le PI Hassan Debbagh, président de la Fédération nationale de l'industrie des conserves, et le PJD Mohamed Larbi Belkaïd qui occupait le poste de secrétaire régional du parti islamiste. Enfin, dans la 3ème circonscription (ex-Sidi Youssef Benali), le RNI Aziz Cherkaoui fait son come-back pour briguer un nouveau mandat et retrouver le Parlement qu'il a quitté en 2002 et où il avait présidé la commission des affaires étrangères et de la défense. Face à lui, on retrouve M'hamed Khalifa (PI) qui a finalement réussi à convaincre la hiérarchie de son parti malgré la véritable fronde dont il a fait les frais. Mais aussi un autre Reffouch. Egalement candidat UC, Abdellah Reffouch est maire-adjoint de Marrakech et compte, à ce titre, sur l'appui de Omar Jazouli qui, lui, s'est assuré un mandat de neuf ans, le 8 septembre dernier, chez les sénateurs. Si l'USFP y reconduit enfin l'avocat et poète Abderrafih Jouahri, le PJD y va avec Abdessalam Sikouri qui commence déjà à faire parler de lui par ses attaques remettant en cause la probité des autres candidats. Dans la deuxième et troisième circonscriptions, les calculs de beaucoup de partis politiques, outre une concurrence acharnée, risquent d'être faussés par le vote du milieu rural. Ces deux circonscriptions ont été élargies, au titre de l'actuel découpage, pour comprendre plusieurs localités rurales (Ouled Dlim, Herbil, Wahat Sidi Brahim, mais aussi Sidi Zouine, Souihla...). Dans ces localités, les clivages tribaux et l'influence de chaque clan pèsent encore sur la carte politique à tel point que l'appartenance partisane est reléguée au dernier plan. Pour le reste, ce sont trois circonscriptions qui promettent beaucoup de tracas pour les autorités locales appelées à veiller sur le bon déroulement de cette échéance. Car, dans ces contrées, il n'est pas rare qu'une simple fête de mariage se transforme en véritable bataille rangée.