SM le Roi a appelé à une véritable remise en question du système éducatif, en prenant en considération l'exigence de la qualité de l'enseignement dispensé. L'enjeu n'est rien d'autre que la qualité de notre société de demain. La qualité de l'enseignement laisse tant à désirer. C'est ce qu'a affirmé SM le Roi Mohammed VI, dans le discours qu'il a adressé lundi à la Nation à l'occasion du huitième anniversaire de son intronisation. En établissant ce constat, le Souverain a mis le doigt sur une grande faille dans le dysfonctionnement de notre système éducatif : beaucoup de quantité, très peu de qualité. La réforme de l'enseignement, incarnée par la Charte de l'enseignement et de la formation, a-t-elle donc raté le coche ? Le problème n'est pas dans cette Charte qui, a précisé SM le Roi, «demeure un cadre de référence fondateur», mais dans le processus de mise en œuvre de l'un de ses objectifs fondamentaux : niveler la qualité de l'enseignement vers le haut. «Les résultats quantitatifs n'ont pas donné lieu à un changement qualitatif, pas plus qu'ils n'ont eu l'impact optimal escompté, permettant de dispenser une éducation de bonne facture», fait remarquer SM le Roi. Cela veut-il dire que la qualité de l'enseignement est moins bonne qu'avant ? Une chose est sûre : au rythme et dans les proportions des réformes que connaît la société, il n'est pas erroné de dire que l'enseignement a du mal à avancer pour rejoindre les autres secteurs. L'enseignement, tel qu'il existe à l'état actuel, «n'est pas en adéquation avec les exigences de l'économie». Pas plus qu'il n'est à la hauteur du cercle vertueux des réformes audacieuses qu'accumule, de jour en jour, le Maroc à tous les étages de la vie publique : économie, développement humain, parachèvement du processus de démocratisation de l'Etat, promotion des droits de l'Homme … Alors que l'enseignement doit être la tête de pont de «la révolution tranquille» que connaît le pays, il a accumulé autant de retards dans la mise en œuvre de sa propre réforme. Un paradoxe saillant est relevé par SM le Roi, qui a procédé dans son discours à un profond travail de recadrage qualifiant la réforme de l'enseignement de «chantier décisif». «On ne saurait assurer un avenir pour les générations montantes sans s'armer de courage et de hardiesse pour prendre à bras le corps les problèmes de ce secteur et traiter ses carences», a annoncé le Souverain, en réaffirmant «la même volonté et la même détermination pour veiller, avec toute l'attention voulue, à la mise en œuvre optimale de la réforme de ce chantier». Une volonté qui dénote une vive conscience de l'intérêt majeur que représente le secteur de l'enseignement, considéré à juste titre comme la locomotive de tout développement escompté. SM le Roi a donné un contenu à cette volonté en révélant un certain nombre de mesures à appliquer pour obtenir les résultats souhaités : renforcer la bonne gouvernance, trouver des solutions objectives aux questions en suspens, avec, au premier chef, la problématique du financement, la rationalisation de la gestion des ressources, les langues d'enseignement, la modernisation des programmes et des manuels scolaires, la focalisation sur l'alphabétisation … Une véritable feuille de route destinée à réhabiliter l'école publique, au même titre que l'enseignement privé, dans le strict respect du principe d'égalité des chances.
Une forte impulsion pour l'INDH «Nous nous attachons à imprimer une forte impulsion aux projets prometteurs qui s'inscrivent dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), en tant que chantier de règne ouvert en permanence », souligne le discours royal. Point donc de trêve. L'immense chantier ouvert pour le développement humain continuera sur sa lancée. «Nous veillerons constamment à la bonne réalisation de ses projets, en assurant le suivi et l'évaluation régulière sur le terrain», lit-on dans le discours royal. L'Initiative restera dans l'Histoire du Maroc un chantier d'envergure qui, lancé en 2005, à l'initiative de SM le Roi, veut mettre un terme à la précarité en milieu urbain et rural. Elle a pour ambition d'améliorer les conditions de vie des populations et assurer un équilibre régional et local, en matière de politique de développement. Il est donc inadmissible qu'une partie ou une autre se l'approprie pour une quelconque raison qu'elle soit. «Nous ne tolérerons pas que cette Initiative soit instrumentalisée de manière tendancieuse ou intéressée, et réduite ainsi à un slogan creux». Les efforts nécessaires seront déployés pour en améliorer les réalisations. Et cela d'autant que l'INDH a recueilli une large adhésion internationale, y compris en matière de financement. Elle vient traduire l'intérêt accordé par le Souverain à une importante catégorie de la population marocaine, qui souffrait de l'exclusion et de la marginalisation. L'INDH, dont l'action a été engagée dans plusieurs centaines de villes et villages, a pour objectif de doter les populations en infrastructures de base nécessaire améliorer les conditions de vie des populations et leur confort. • T.A.E mailto:[email protected]