En 2008, 55 % du budget de l'Etat ira aux secteurs sociaux. La loi de Finances 2008 accordera également une importance capitale à l'assainissement liquide et solide. La première mouture de la loi de Finances 2008 est fin prête. Les axes majeurs du projet du budget de l'année prochaine seront dévoilés lors d'un Conseil de gouvernement programmé pour la semaine à venir. Le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oulalou, devra y présenter un exposé sur les lignes directrices du premier budget de l'Etat après les élections législatives du 7 septembre 2007. Et dont héritera le prochain exécutif. «Après les élections, le prochain gouvernement aura la possibilité de la compléter et de la raffiner. Mais comme on le fait chaque année, on a préparé une première mouture. Ce sera le premier budget qui va intervenir dans le cadre de la réforme budgétaire et notamment du Cadre de la dépense à moyen terme (CDTM) encadrant la politique budgétaire non seulement pour 2008, mais aussi pour 2009 et 2010», explique l'argentier du Royaume. À deux ans de 2010, le budget de l'exercice prochain est censé accompagner le développement des secteurs sur lesquels a misé le Maroc depuis le début du 21ième sicèle. «Ce sera un budget de confirmation des choix qui ont prévalu ces dernières années, notamment autour d'un certain nombre d'axes dont le renforcement de la dimension sociale. En fait, 55 % du budget hors dette ira aux secteurs sociaux (santé, enseignement, lutte contre le logement insalubre) d'une part, le renforcement de la lutte contre la pauvreté par le biais de l'INDH, les équipements de base dans le monde rural (eau, électricité, pistes rurales, santé et éducation de base, la compensation…) de l'autre», annonce M. Oualalou. Une importance capitale sera donc accordée au social conformément aux orientations fixées par l'Etat au cours de ces dernières années. En plus des traditionnels secteurs «budgétivores», à savoir l'enseignement et la santé, la loi de Finances 2008 mettra en valeur pour la première fois le secteur de l'environnement : «il faut remarquer ici qu'un secteur va prendre de l'importance, c'est celui de l'assainissement liquide et solide. Et c'est pour répondre à un besoin pressant en matière d'environnement». Après le social et l'environnement, cette loi place l'économie en troisième place parmi ses priorités. Le ministre des Finances et de la Privatisation souligne qu'«en troisième lieu, le projet de loi de Finances accompagnerait les projets à dimension économique notamment dans le cadre de l'accélération des politiques sectorielles (Plan Emergence, offshoring, artisanat, communications) les grands travaux (Tanger Med II, autoroutes, chemins de fer, barrages, énergie…) et le renforcement des réformes sectorielles pour accompagner la compétitivité de l'économie marocaine notamment dans le secteur des transports, eau, énergie, fiscalité». Ce dernier dossier est l'un des plus épineux. Les membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) se sont d'ailleurs réunis récemment pour formuler des recommandations fiscales pour la loi de Finances 2008 dans plusieurs secteurs de l'économie. Les plus impatients sont les professionnels du leasing qui espèrent une suppression de la TVA par la prochaine loi de Finances. Pour rappel, jusqu'au 31 décembre 2006, la loi sur la TVA a donné aux sociétés de leasing (crédit-bail et LOA) la possibilité d'acheter en exonération de taxe, les immobilisations pour le compte de leur clientèle ou à défaut de demander le remboursement de la TVA ayant grevé les immobilisations acquises pour le compte de leur clientèle. Et c'est la loi de Finances 2007 qui a supprimé l'exonération et le remboursement du crédit de la TVA dont bénéficiaient les biens d'équipement et les véhicules automobiles financés en leasing. Entre autres principaux axes de la loi de Finances 2008, l'on cite «la dynamisation des politiques d'emploi notamment Idmaj, Taâhil et Moukawalati, la continuation des réformes structurelles de l'administration de la justice, de la retraite…» «Enfin, et non des moindres, le renforcement des moyens aptes à garantir la sécurité du pays et de sa population, l'identité du Royaume et de sa civilisation», tient à préciser le ministre des Finances et de la Privatisation.