Intervenant deux mois après les événements du 16 mai, la nomination par Sa Majesté le Roi du général Hamidou Laanigri à la tête de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) reflète une volonté de mise à niveau de cette administration. Cette refonte passe, comme le souligne à juste titre le ministre de la Justice, par l'amélioration de la situation économique et sociale du policier ainsi que par la modernisation des moyens techniques et scientifiques mis à sa disposition. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a procédé, vendredi à Tétouan, à la nomination de plusieurs hauts responsables au ministère de l'Intérieur. Le Souverain a ainsi nommé le général Hamidou Laanigri à la tête de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN) en remplacement de Hafid Ben Hachem. À cette occasion, le Souverain a remercié l'ex-directeur pour les services rendus à la tête de cette administration et rendu hommage à l'ensemble des composantes du corps de la police pour leur abnégation et leur dévouement dans l'accomplissement de leur mission. Commis de l'Etat, Ben Hachem quitte la direction de la DGSN après avoir assumé cette responsabilité avec rigueur et constance durant son mandat. En remplacement du général Laanigri à la tête de la Direction de la Surveillance du Territoire (DST), S.M. le Roi a nommé Ahmed Harari qui dirigera désormais les services secrets civils. S.M. le Roi a également procédé à la nomination de plusieurs gouverneurs et directeurs à l'administration centrale du ministère de l'Intérieur. Il s'agit de Noureddine Ben Brahim que le Souverain a nommé Gouverneur-Directeur des Affaires Générales (DAG), Charki Drais, nommé Gouverneur-Directeur chargé des affaires du personnel d'autorité, Brahim Boufous, nommé Gouverneur- Directeur de la Direction des élections, Khalid Zerouali, nommé Gouverneur-Directeur de la coopération internationale, Driss Jouahri, nommé Gouverneur attaché au ministère de l'Intérieur et Rachid Rguibi, également nommé gouverneur attaché au même ministère. S.M. le Roi a, par la même occasion, procédé à la nomination d'un nouveau Directeur du Fonds d'Equipement Communal en la personne de Karim Mansouri, et de plusieurs Directeurs à la Direction Générale des Collectivités Locales. Il s'agit de Najat Zarrouk que le Souverain a nommée Directrice des affaires juridiques, de la documentation et de la coopération, de Mohamed Dinia, nommé Directeur de l'eau et de l'assainissement, Abdelrhani Guezzar, nommé Directeur des finances locales, Ahmed Chouihat, nommé Directeur du patrimoine, Abdelhak Haoudi, nommé Directeur de la planification et de l'équipement. De même, le Souverain a nommé Mohamed Ouzgane au poste de Directeur de la réglementation et des libertés publiques, Noureddine Boutayeb Directeur des affaires rurales et Mustapha Kheidri Directeur administratif et financier. Ce remaniement au sein du ministère de l'Intérieur, qui intervient deux mois après les attentats terroristes du 16 mai à Casablanca qui ont fait 44 morts et plusieurs dizaines de blessés, est un premier pas sur la réforme et la modernisation de ce département chargé de l'administration du territoire et de la sécurité des citoyens. La nomination du général Laânigri en tant que Directeur général de la Sûreté nationale intervient dans le cadre de la politique de modernisation de la police nationale et la volonté du gouvernement de réformer le système de sécurité publique du pays. Ayant assumé efficacement plusieurs postes de responsabilité dans tous les services de sécurité du pays, Laanigri aurait pour mission principale de mettre à niveau la police nationale. Rappelons que le général Laanigri est un officier supérieur de la Gendarmerie royale où il a exercé avant d'être affecté à la Direction Générale des Études et de la Documentation (DGED). Dans cette administration chargée des services secrets militaires, il occupait un haut poste de responsabilité avant d'être nommé par SM le Roi, il y a quatre ans, à la tête de la DST avec pour principale mission de restructurer ce service de renseignements et de le moderniser. Aujourd'hui, Laanigri assume la même mission au sein de la DGSN. Cette administration a en effet besoin d'une grande opération de restructuration et d'adaptation aux exigences de la nouvelle donne nationale et internationale en matière de sécurité marquée par le développement du terrorisme mondial et du crime organisé. Deux menaces auxquelles la police nationale devra faire face à l'instar de ses homologues à l'échelle mondiale. Pour ce faire, il est temps que la DGSN puisse disposer des moyens matériels et humains nécessaires à l'accomplissement de son rôle. Car, il faut signaler que les moyens techniques dont dispose la Sûreté nationale restent en deçà de ses besoins. On citera, à titre d'exemple, le service de la police scientifique qui fonctionne encore avec des moyens archaïques et qui nécessite une mise à niveau urgente. À noter que notre police ne dispose pas encore de laboratoire d'identification par ADN ou des derniers logiciels informatiques spécialement conçus pour identifier les empreintes digitales. Sans oublier les moyens qui font défaut dans l'exercice quotidien du travail de la police de proximité comme les véhicules d'intervention, les télécommunications ou parfois même de machines à écrire. La DGSN nécessite un vaste programme d'informatisation tant au niveau central que régional. Mais, la mission la plus urgente reste celle de l'amélioration de la situation économique et sociale de l'agent de police. Ayant toujours assumé cette responsabilité avec abnégation et dévouement, les agents de la Sûreté nationale méritent une amélioration de leur situation salariale qui doit s'adapter à la mission dont ils sont chargés et les risques qui la caractérisent. Enfin, la modernisation de la Sûreté nationale est tributaire des moyens que le gouvernement mettra à sa disposition. L'exécutif est donc appelé à assumer ses responsabilités dans la mise en application de ses engagements en matière d'amélioration de la situation salariale des agents de la police marocaine.