Selon des banquiers, il y a une baisse des taux de commissions bancaires qui s'explique par la concurrence. Entretien avec Abderrahim Saher, directeur général de la filiale d'Arab Bank au Maroc . ALM : Que répondez-vous à ceux qui pensent que les taux de commissions bancaires sont élevés ? Abderrahim Saher : Si on compare les taux pratiqués au Maroc à ce qui se passe en Europe, on peut dire effectivement que les taux étaient élevés il y a quelques années. Aujourd'hui, nous sommes dans une tendance de réduction des marges aussi bien sur les taux d'intérêt que sur les commissions. Pourtant, le volume des commissions bancaires n'a pas baissé ? Il faut savoir qu'il y a plusieurs familles de commissions. A commencer par les commissions d'exploitation, les accréditifs et les lettres de crédit qui font l'objet des commissions. Les banques compensent d'une part la baisse sur les taux d'intérêt par les commissions. Certes, le volume de ces commissions a augmenté de 10% en 2006, mais ce n'est rien en comparaison avec le volume d'activité qui a augmenté beaucoup plus vite. Dans le contexte actuel, la férocité de la concurrence s'oppose à une augmentation des taux de commissions. Entre 2005 et 2006, les taux ont baissé. Il est vrai qu'il y a sur certaines opérations des commissions fixes et qui ne se prêtent pas à la négociation. Ce sont des montants relativement peu importants mais que les particuliers ressentent. Comment expliquez-vous les différences de facturation sur les opérations simples d'une banque à l'autre ? C'est une question de coûts et d'orientation. Les coûts ne sont pas les mêmes en fonction des degrès d'informatisation des banques. En plus, il y a chez chacune une stratégie qui peut favoriser un domaine d'activité sur un autre. Il faut dire qu'avant, on négociait un taux avec un client. Aujourd'hui, on prend en compte la rentabilité du compte. Un compte qui est animé, présente plusieurs dépôts, fait travailler la salle de marché et bénéficiera des conditions plus avantageuses qu'un compte de moindre envergure. La rentabilité est un élément important.