Présente au Maroc depuis plus de 40 ans, Arab Bank semble rompre avec les résultats négatifs. La banque affiche une excellente performance et ambitionne de s'investir dans de nouveaux créneaux. «Excellents résultats». C'est non sans satisfaction que commente ainsi Abderrahim Saher les résultats d'Arab Bank, l'institution dont il assure la direction générale de la filiale Maroc. Si les grands indicateurs de la banque se situent dans la moyenne générale du secteur, M. Saher fait ressortir, néanmoins, une réduction très importante des créances en souffrance. Le taux des crédits non encore remboursés accordé par Arab Bank est de 5,5%. «Le meilleur taux du secteur», précise M. Saher. Le taux de créances en souffrance d'Arab Bank était de 8% en 2005. Le produit net bancaire de l'institution est en nette amélioration. Il est de 133,5 millions DH contre 11,7 en 2005. Ce qui correspond à un bond de 20%. Le résultat net avant impôt est passé, quant à lui, de 31,3 millions DH à 48 millions DH, soit une hausse de 53%. La banque compte maintenir cette tendance. «Nous allons continuer sur cette lancée», affirme le directeur régional pour le Maroc d'Arab Bank. Au terme de l'exercice 2006, la banque a, en effet, enregistré des dépôts en évolution de 27% passant de 2,684 millions DH en décembre 2005 à 3,420 millions une année plus tard. Les crédits accordés par la banque ont suivi la même tendance. Ils sont passés de 1,459 milliard DH en fin 2005 à 1,936 milliard en décembre 2006, ce qui représente une augmentation de 33%. Arab Bank dit toutefois ne pas envisager de grands projets qui sortent de son activité normale. Il n'en reste pas moins que, à l'égard des autres banques, Arab Bank envisage de diversifier ses activités. Ainsi affirme M. Saher, «nous envisageons la création en 2007-2008 de nouvelles sociétés de financement», et ce dans les secteurs du leasing et la gestion des actifs, précise-t-il. Arab Bank compte également s'investir dans la bancassurance dans les quelques années à venir. L'ouverture de nouvelles agences est également projetée. Arab Bank envisage d'en ouvrir trois et sortir de l'axe Kénitra-Casablanca qui concentre 70% de son activité pour étendre son réseau, actuellement de 10 agences, à d'autres villes comme Fès, Oujda ou Marrakech. Pour rappel, Arab Bank est l'une des principales banques arabes dans le monde. Cela aussi bien sur le plan de l'étendue de son réseau international que sur le plan de son bilan et de ses résultats. Elle a été créée il y a 90 ans en Palestine à Al Qods par un homme d'affaires palestinien qui résidait aux Etats-Unis. En 1948, les dirigeants de la banque ont été contraints à s'installer en Jordanie, à Amman. Arab Bank a créé des succursales et des agences dans tous les pays arabes, là où elle le pouvait. Elle jouit aujourd'hui d'une excellente crédibilité et son rating est de A-. C'est la première institution arabe qui a pu atteindre ce rating. Installée au Maroc en 1961, Arab Bank a d'abord ouvert une agence à Rabat avant d'ouvrir son siège à Casablanca une année plus tard. Avec la marocanisation, elle a choisi de s'adosser à un partenaire marocain, notamment la Banque centrale populaire. La BCP détenait 50% du capital de la filiale marocaine et ce jusqu'en 2000. En cette date, le groupe arabe a racheté les parts de la Banque centrale populaire et a entamé un plan de restructuration. Une politique de restructuration a été adoptée par son staff en 2005. Cette politique a été accompagnée d'un plan social négocié qui a donné de bons résultats évalués à 47 millions DH de bénéfices, ce qui lui a permis de résorber les pertes. Cette marge de manoeuvre lui a également permis d'indemniser les départs, de restructurer et de développer ses activités et ses métiers. Il y a une année, la banque affichait un taux de croissance de l'ordre de 30% en matière de dépôt et de crédit et 350% en matière de résultat.