Les banques marocaines affichent une surcote de 35% selon une analyse d'Attijari Intermédiation. Les niveaux de valorisation des banques marocaines sont élevées et non justifiées d'après une étude d'Attijari Intermédiation publiée sur la foulée de la correction intervenue à la Bourse de Casablanca et qui a pesé particulièrement sur ces valeurs bancaires. Ainsi, le vendredi 11 mai 2007, le secteur qui pèse pour 29% de la capitalisation boursière de la place attirent plus de 40% du volume moyen quotidien du marché en 2007 et affichait une performance annuelle de 38% contre 21% pour le MASI. En 2006, le niveau de rentabilité (ROE) des banques était de 15,9% contre seulement 8,2% en 2004. Ce qui explique le rush des investisseurs et in fine l'envolée de son indice sectoriel lequel a sur-performé la moyenne du marché durant les trois dernières années. Ainsi, la performance cumulée entre le 31 décembre 2004 et le 11 mai 2007 a été de 242% pendant que le MASI évolue à 154%. Ceci porte le niveau de valorisation du secteur à 21, 5(x). «Si cette tendance était justifiée au départ, compte tenu des fondamentaux du secteur, il nous semble aujourd'hui, estime l'étude, que le marché a surestimé ses perspectives». Pour les auteurs de l'analyse, la surcote du secteur est de 35%. Plusieurs scénarios sont alors mis en relief pour que le secteur renoue avec les niveaux faibles. Il s'agit soit d'une progression forte et durable des bénéfices à moyen terme largement supérieure aux prévisions établies, ou alors une correction des niveaux de cours. Les analystes donnent plus de crédit au deuxième scénario, qualifié de «plus réaliste ». Sur le fond, les banques évoluent dans un contexte économique favorable avec des stratégies multipolaires de développement. L'extension des réseaux d'agence à destination des particuliers , la vulgarisation des produits bancaires, le développement à l'international, sont autant de signaux bien perçus par les investisseurs. Les perspectives sont particulièrement favorables avec, en 2007, des performances exceptionnelles de l'ordre de 38%. «Ainsi, poursuit l'étude, sans exception, les banques marocaines sont à des maxima historiques. Aussi, leurs niveaux de valorisation ont évolué en conséquence». Si la croissance bénéficiaire du secteur a été remarquable en 2006 atteignant 40% contre 17% pour l'ensemble du marché, celle-ci est insuffisante pour ramener à l'équilibre des niveaux de valorisation déjà élevés du secteur. Actuellement, le secteur traite à des multiples de P/E de 21,5(x) et de P/B de 4,4(x) pour 2007. Après un benchmark étendu aussi bien sur l'échelle temporelle que géographique, les analystes concluent que les banques étrangères offrent des niveaux de rendement sur dividende plus important (variant entre 2,8 et 4,4%) que celui des banques marocaines (2,1%). Bien que prévoyant une forte croissance bénéficiaire de 39% chez les banques pour l'année 2007, l'étude estime que le niveau de valorisation actuel du secteur n'est pas justifié.